Des opposants au projet d'oléoduc Keystone XL au Nebraska se réjouissaient, dimanche, d'apprendre que le gouvernement canadien pourrait devoir patienter encore avant d'obtenir une réponse de Washington.

Le groupe qui réunit des propriétaires de terrains opposés à l'oléoduc s'est rencontré dans un champ de foire près de l'épicentre du conflit qui implique les gouvernements canadien et américain, pour discuter stratégie.

En plus de traîner le gouvernement de l'État devant les tribunaux et de militer auprès de la compagnie TransCanada, qui propose de construire l'oléoduc, les opposants ne quittent pas Washington des yeux, espérant qu'il rejette tout simplement le projet. Ils se sont d'ailleurs réjouis, la semaine dernière, de voir le secrétaire d'État John Kerry écarter du revers de la main une demande du Canada d'obtenir une réponse rapidement.

Une des militantes a affirmé que M. Kerry, reconnu pour vouloir combattre les changements climatiques lorsqu'il était au Congrès, est plutôt silencieux sur Keystone depuis qu'il a pris la tête du département d'État, qui surveille le processus d'évaluation réglementaire.

Jane Kleeb a affirmé que cette première réaction de M. Kerry était «rassurante» pour le groupe, qui considère que les études hydrologiques appropriées n'ont pas été menées.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird a profité d'un passage de trois jours à Washington pour exprimer son exaspération sur les innombrables délais qui retardent depuis des années le projet Keystone. Il a demandé qu'une décision soit rendue à temps pour la saison de construction 2014.

Lors d'une conférence de presse, M. Kerry a affirmé, aux côtés de M. Baird, qu'il n'accepterait pas la pression et que le projet allait traverser chacune des étapes réglementaires.

TransCanada a déjà signé des ententes avec des propriétaires de terres, pratiquement dans chaque État traversé par l'éventuel oléoduc, qui transporterait du pétrole de l'Alberta au Texas. Même au Nebraska, les deux tiers des propriétaires concernés ont accepté les conditions de la compagnie.

Mais les opposants sont tenaces et tentent de prouver qu'une loi, qui donne au gouverneur le pouvoir de les forcer à laisser TransCanada utiliser leur terrain, est inconstitutionnelle.