La Nouvelle-Zélande s'est déclarée optimiste samedi sur la création de sanctuaires pour protéger l'écosystème marin de l'Antarctique, en dépit de l'échec la veille des négociations internationales sur le sujet.

Faisant état de sa déception, le ministre des Affaires étrangères néo-zélandais Murray Mc Cully a néanmoins déclaré qu'un consensus émergeait, après le rejet de deux projets d'immenses zones marines de protection lors d'un sommet des pays membres de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) à Hobart sur l'île de Tasmanie (Australie).

Les États-Unis et la Nouvelle-Zélande proposaient de sanctuariser une aire de 1,25 million de km2 en mer de Ross, une immense baie, côté pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Mais ils n'ont pas réussi à obtenir l'appui unanime des participants au sommet -- qui a pris fin vendredi -- pour ce projet d'aire marine protégée (AMP).

Il s'agit du troisième échec depuis 2012 pour la CCAMLR, l'instance créée en 1982 pour gérer les ressources marines du continent de glace en bonne partie préservé des activités humaines, mais désormais menacé par le développement de la pêche et la navigation. La CCAMLR regroupe 24 États plus l'Union européenne.

«Le projet d'AMP en mer de Ross a continué à rassembler des soutiens lors de la réunion de la CCAMLR cette année à Hobart. Tous les pays étaient assis à la table et négociaient», a déclaré Murray Mc Cully dans un communiqué.

«Obtenir l'accord de chaque pays de la CCAMLR a toujours été un défi, mais l'élan grandissant en faveur de cette proposition donne de vraies raisons d'espérer que les derniers membres réfractaires finiront par donner leur accord», a-t-il assuré.

Avant le sommet de Hobart, la Nouvelle-Zélande avait revu son projet initial et considérablement diminué la surface devant être sanctuarisée. Mais cela n'a pas suffi à convaincre la Russie et l'Ukraine, qui craindraient une trop forte réduction de leurs zones de pêche.

La France, l'Australie et l'Allemagne recommandaient de leur côté la création de sept AMP côté océan indien, sur une étendue de 1,6 million de km2.

Mais la Russie et la Chine s'y sont opposées, repoussant à l'automne 2014 --sauf réunion exceptionnelle-- de nouvelles consultations puisque la CCAMLR se réunit une fois par an et que toute décision en son sein est adoptée par consensus.