Les États-Unis ont connu en 2012 l'année la plus chaude depuis 1895, date des premiers relevés, ainsi qu'une des plus grandes sécheresses et des événements climatiques plus dévastateurs que la moyenne, dont surtout l'ouragan Sandy, a indiqué mardi l'Agence océanique et atmosphérique.

Selon l'Agence fédérale (National oceanic and atmospheric agency/NOAA) la température moyenne l'année dernière hors Alaska et Hawaï a été de 12,94 degrés Celsius, soit 1,77 degré au-dessus de la moyenne du XXe siècle et 0,55 degré de plus que la température moyenne en 1998, précédente année la plus chaude.

L'année 2012 a aussi enregistré le quatrième hiver le plus clément dans les annales, ainsi que le second été le plus chaud avec une température maximum moyenne en juillet de 24,94 degrés, deux degrés au-dessus de la moyenne.

Bien que les quatre derniers mois de 2012 n'ont pas enregistré une chaleur aussi inhabituelle que durant les huit premiers mois, les températures de septembre à décembre sont restées suffisamment élevées pour que l'année batte largement un record de chaleur, explique la NOAA.

Les précipitations moyennes ont aussi été nettement moins abondantes avec  67,4 centimètres au total en 2012, 6,53 cm sous la moyenne annuelle, faisant de 2012 la 15e année la plus sèche jamais enregistrée.

La sécheresse a été étendue, touchant 61% du territoire continental, détruisant dans le Middle West une partie substantielle des deux principales récoltes américaines, le maïs et le soja, faisant exploser les prix.

En outre, l'indice des phénomènes climatiques extrêmes a été le second plus élevé en 2012 dans les annales du pays.

«Le réchauffement du climat joue un rôle»

Cet indice, qui prend en compte les températures et les précipitations extrêmes ainsi que les ouragans tropicaux ayant touché terre, s'est situé l'an dernier à près de deux fois sa valeur moyenne et a atteint son deuxième niveau le plus élevé après 1998.

En 2012, onze désastres climatiques ont dépassé le milliard de dollars de dommages, dont plusieurs tornades, l'ourgan Isaac, qui a frappé la région du golfe du Mexique en août, et surtout Sandy. Cet ouragan a dévasté les côtes du New Jersey et New York en octobre avec des dégâts qui coûteront plus de 60 milliards de dollars, selon les estimations.

Nombre de scientifiques américains ont établi une relation entre cette montée record du mercure et le réchauffement climatique attribué en grande partie par la vaste majorité des climatologues aux émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines.

«Le fait que nous avons enregistré des records aussi importants de chaleur et qu'ils se soient maintenus aussi longtemps indique que le réchauffement du climat joue un rôle», expliquait l'été dernier Kevin Trenberth, un des responsables du «Centre national pour les recherches atmosphériques» à Boulder (Colorado).

Sans sous-estimer l'influence du courant périodique chaud du Pacifique équatorial El Nino dans cette vague de chaleur record, il soulignait aussi «les grandes variations d'une année sur l'autre aux États-Unis comme en Europe et en Asie».

Ainsi, «les étés tendent à être soit chauds et secs ou frais et humides, mais il n'y a pas de combinaison des deux» la même année, expliquait-il.

«Nous avons ainsi un système météorologique qui produit des vagues de chaleur plus importantes que par le passé et cela est lié au changement climatique», ajoutait le scientifique.