Becs d'oiseaux en papier sur le nez, les représentants de plusieurs ONG ont attribué mercredi à Hyderabad, en Inde, les diplômes de mauvais élèves de la protection de la biodiversité au Canada et au Royaume-Uni, deux pays accusés de prendre des risques avec la nature.

Les deux « mauvais élèves » se sont vus attribuer, au cours d'une cérémonie symbolique au centre de presse de la conférence de l'ONU sur la biodiversité, des « Dodo Awards », du nom du Dodo, un oiseau disparu.

« Notre message est de dire que les idées des gens à qui l'on remet ces récompenses sont éteintes, qu'il faut regarder vers l'avenir », a indiqué à l'AFP Helena Paul, membre de EcoNexus, une organisation de recherche à but non lucratif spécialisée sur les relations entre la science et l'environnement.

Canada et Royaume-Uni ont été épinglés en raison de projets dans le domaine de la géo-ingénierie, terme recouvrant les techniques artificielles envisagées pour contrecarrer le réchauffement climatique, et la biologie synthétique.

« Le Royaume-Uni veut être un leader dans ces deux domaines, car il veut toujours utiliser la science pour promouvoir son économie », selon Mme Paul. Concernant la géo-ingénierie, le Royaume-Uni soutient un projet de recherches liées à l'envoi de particules dans l'atmosphère, une technique parfois envisagée pour réfléchir les rayons du soleil, a-t-elle affirmé.

Quant au Canada, il serait associé à un projet de fertilisation artificielle de la mer avec du fer pour doper la capacité des océans à capter le CO2, selon le collectif CBD Alliance.

Le soutien à de telles recherches va à l'encontre des moratoires sur la fertilisation des océans et la géo-ingénérie adoptés en 2008 et 2010 dans le cadre des négociations internationales sur la biodiversité, selon les ONG.

« Pour modifier le climat, l'échelle doit être tellement grande que le moindre projet que vous proposerez aura des impacts » sur la biodiversité, a affirmé Silvia Ribeiro, directrice pour l'Amérique latine d'ETC. Group, une organisation évaluant les impacts des technologies émergentes.

La conférence de l'ONU sur la biodiversité se tient jusqu'à vendredi à Hyderabad, réunissant les représentants de plus de 180 pays.