Le nouveau gouvernement péquiste sème la «confusion» avec ses déclarations sur le gaz de schiste, affirme Lucien Bouchard, président de l'Association pétrolière et gazière du Québec.

L'ex-premier ministre souligne que c'est le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) qui avait recommandé le lancement d'une évaluation environnementale stratégique sur cette industrie.

Hier, la nouvelle ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a critiqué la composition du comité chargé de cette étude et a affirmé que le tout devrait être renvoyé de nouveau devant le BAPE. Elle a aussi dit qu'elle ne «voyait pas le jour» où l'exploitation du gaz de schiste serait «sécuritaire».

«La confusion règne, en particulier sur ce qu'il advient du mandat du Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste ainsi que de la suite de ses travaux en cours, dit M. Bouchard dans une déclaration publiée cet après-midi. L'annonce du renvoi du dossier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement signifie-t-elle la révocation du mandat du Comité et la dissolution de ce dernier?

«Le Comité poursuivra-t-il ses activités et déposera-t-il un rapport soumis pour une deuxième fois au BAPE, qui siégerait alors en appel?

«Le gouvernement a-t-il déjà conclu, à l'instar de la ministre, d'imposer de toute façon un moratoire à l'exploration et à l'exploitation du gaz naturel de schiste, peu importe les résultats des études en cours ou à venir?»

M. Bouchard signale en outre que le Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste «a déjà confié plusieurs mandats d'études à des groupes spécialisés et qu'une des questions analysées est justement l'examen scientifique des technologies qui permettront le développement du gaz naturel de schiste dans le respect de l'environnement, de manière sécuritaire et de façon responsable».

M. Bouchard a par ailleurs pris la défense de la composition du comité, qui comprend des membres de l'industrie et aucun opposant.

À cet égard, les opposants continuent de souligner que le comité n'est pas impartial. «Nous avons une nouvelle rencontre avec le Comité la semaine prochaine et le scénario de la non-exploitation n'est toujours pas envisagé», a affirmé Kim Cornelissen, de l'association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA).