À l'approche de 2020, limite imposée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le ministre fédéral de l'Environnement, Peter Kent, a annoncé mercredi que son gouvernement allait redoubler d'efforts pour réduire les effets des polluants qui contribuent aux changements climatiques.

Le ministre Kent a déclaré que le Canada était à mi-chemin de sa cible - soit la réduction d'ici 2020 des émissions de gaz à effet de serre de 17 pour cent par rapport aux niveaux de 2005, tel que convenu dans l'Accord de Copenhague.

Certains critiques soutiennent plutôt que le gouvernement conservateur surévalue ses accomplissements et, par le fait même, sous-évalue le travail qu'il reste à faire.

Selon l'analyste sur les changements climatiques à l'Institut Pembina P.J. Partington, les politiques du gouvernement Harper, au pouvoir depuis six ans, créent un fossé «important» entre la direction que prend le Canada en matière de réduction des gaz à effet de serre et les objectifs promis.

Selon M. Partington, en adoptant des réglementations secteur par secteur seulement, le gouvernement Harper ne parviendra pas à combler cet écart au cours des huit prochaines années, car sa démarche est trop lente et trop rigide.

Le ministre Kent a reconnu que la plus grande part de la réduction des émissions de GES au Canada était attribuable aux efforts combinés des consommateurs soucieux de l'environnement et des gestes posés par les gouvernements provinciaux.

Les Canadiens achètent davantage de véhicules écoénergétiques, tandis que les provinces ont trouvé des moyens d'encourager les particuliers et les entreprises à réduire leur consommation d'énergie.

Le ministre Kent soutient toutefois qu'Ottawa en fera davantage au cours des prochains mois et années pour réglementer les industries polluantes.

«Nous reconnaissons que les provinces ont joué un rôle (dans la réduction des émissions de GES)», a affirmé le ministre.

«Mais le gouvernement fédéral a joué son rôle et continuera de le faire au cours des huit prochaines années, assumant de fait une plus grande partie des efforts nécessaires pour réduire ces émissions.»

M. Kent a attiré l'attention sur de nouvelles normes attendues dans quelques semaines pour réduire la pollution des centrales électriques au charbon. Le ministre avait promis que celles-ci seraient prêtes d'ici la fin de juin, mais il a blâmé mercredi les manoeuvres de l'opposition et la lenteur de la bureaucratie pour les délais.

Le gouvernement est également en négociations avec le secteur pétrolier et gazier pour mettre en place des normes pour les sables bitumineux l'an prochain, a dit le ministre.

La majorité des réductions d'émissions est attribuable à l'ajout des modifications de zonage et aux opérations forestières dans les calculs d'émissions. Ces données étaient auparavant exclues.

En incluant ces données cette année, le gouvernement fédéral donne un faux sentiment aux Canadiens qu'il en fait beaucoup plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qu'en réalité, soutient le Réseau action climat Canada.

L'opposition néo-démocrate s'interroge à savoir si les Canadiens devraient croire quoi que ce soit des données incluses dans le rapport d'émissions pour 2012.

«Je ne crois pas que vous puissiez faire confiance aux conservateurs pour vous dire la vérité sur le climat», a déclaré la porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'environnement, Megan Leslie. Elle a accusé le ministre Kent de s'attribuer le mérite des actions des provinces, des consommateurs et d'une économie en ralentissement.