Au cours de la dernière année, la population du crabe vert a augmenté de façon significative dans les eaux de la côte sud-est du Nouveau-Brunswick. Les experts sont d'avis que la présence de cet envahisseur aura un impact nocif sur l'écosystème de la région.

Après les algues bleues, c'est au tour des crabes verts de causer des maux de tête. Les résultats des chercheurs démontrent que l'espèce a bel et bien colonisé la côte près de Shediac, de Cap-Pelé et de Beaubassin-Est.

«Depuis 2010, il y a des inquiétudes par rapport au crabe vert, a fait savoir Julie Cormier, directrice générale de Vision H2O. L'année passée, dans chaque site de recensement, on en trouvait une dizaine, souvent moins. Cette année, en juillet, on en trouve de 50 à 60 par site.»

«L'an passé, on nous a recommandé de les sortir des sites pour avoir un contrôle sur la population, a-t-elle poursuivi. Maintenant, l'espèce est résidente du territoire. Il n'y a plus rien qu'on peut faire. On ne peut plus l'éliminer.»

Selon la directrice de Vision H2O, les crabes verts menacent certaines espèces indigènes.

«Le crabe vert va se battre pour la nourriture avec nos espèces, comme le crabe commun et nos autres petits crabes. Il va gagner ce combat, même s'il est plus petit que le crabe commun, puisqu'il est dominant.»

Le crabe vert est également menaçant pour les mollusques, espèce qui compose une partie importante de sa diète. Un seul crabe vert peut consommer plus de 40 mollusques par jour.

La nouvelle est grave pour André Bourque, conseiller municipal de Beaubassin-Est et directeur des Amis de la Kouchibouguac, qui s'affairent à dépolluer la rivière Kouchibouguac afin de pêcher le mollusque. Le crabe vert pourrait lui causer des problèmes additionnels.

«Ils vont attaquer les mollusques, ça, c'est sûr, a affirmé André Bourque. Mais on n'arrêtera pas de nettoyer la rivière. On souhaite qu'il reste des mollusques à pêcher.»

Le crabe vert est une espèce d'origine européenne. Il a été découvert pour la première fois dans le golfe du Saint-Laurent en 1993. Actuellement, il monte la côte est du Nouveau-Brunswick.

Les chercheurs du Programme communautaire de surveillance aquatique (PCSA), un programme du ministère des Pêches et des Océans, observent que le crustacé continue de pousser la limite de son habitat vers le Nord.

Selon Dominique Dupuis, qui effectue les recherches du PCSA, le crabe vert pourrait coloniser toute la côte du Nouveau-Brunswick.

«À Cap-Palé, on en a trouvé 268. Un peu plus au Nord, à Shediac, il y en avait 85. Ensuite à Cocagne, 60 et à Bouctouche, 11. La population monte la côte. À Saint-Louis, il n'y en a pas encore, mais il pourrait y en avoir bientôt.»