Notre planète est «sous pression» et risque de ne plus pouvoir assurer le bien-être de la civilisation si rien n'est fait pour y remédier, ont averti jeudi des scientifiques de renom à l'issue d'une conférence à Londres pour préparer le sommet de Rio+20 en juin prochain.

Raréfaction de l'eau, pollution, extinction massive d'espèces vivantes, crise alimentaire... Dans leur déclaration intitulée L'état de la Planète et publiée à l'issue de quatre jours de discussions, ces experts soulignent que la Terre et ses habitants sont désormais confrontés à des défis sans commune mesure.

«La poursuite du fonctionnement de la Terre, en tant que système qui a contribué au bien-être de la civilisation humaine au cours des derniers siècles, est en jeu», résume la déclaration signée par les participants de la conférence «Planète sous pression».

«Ces menaces risquent d'intensifier les crises économiques, écologiques et sociales et peuvent créer une situation d'urgence humanitaire à l'échelle de la planète tout entière», assurent-ils.

Les quelque 3000 spécialistes de l'environnement, économistes, dirigeants d'entreprise et politiques s'étaient réunis à Londres à l'approche de la conférence sur le développement durable organisée du 20 au 22 juin à Rio par l'ONU, 20 ans après le Sommet de la Terre de 1992.

Ils ont notamment appelé ce «Rio+20» à une réforme drastique de la gouvernance des questions environnementales pour répondre plus rapidement et de manière plus globale à tous ces défis.

Les signataires demandent aussi la création d'indicateurs de bien-être différents du sacro-saint PIB (produit intérieur brut), prenant notamment en compte l'environnement, la santé et des facteurs sociaux.

Dans un message enregistré, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est réjoui de cette déclaration qui, selon lui, «ne pouvait pas mieux tomber».