Le Brésil souhaite que les pays riches renouvellent le protocole de Kyoto, qui les oblige à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, lors de la conférence de l'ONU sur le climat, qui a débuté lundi à Durban, en Afrique du sud.

«La question centrale est la seconde phase du protocole de Kyoto. Le protocole est un outil essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique et son prolongement est nécessaire pour maintenir un haut degré d'ambition» dans les résultats des négociations, a assuré lundi le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, dans un message officiel.

Kyoto, négocié dans cette ville japonaise en 1997, est le seul instrument de réduction des émissions de CO2. Il oblige quelque 40 pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre mais cet engagement prend fin en 2012.

Le Brésil affirme qu'il n'acceptera pas «un retour en arrière» des riches, a souligné le ministre.

Refus

Le Japon, la Russie et le Canada ont indiqué qu'ils ne voulaient pas de ce nouvel engagement, soulignant qu'il ne s'applique ni aux États-Unis ni à la Chine, les deux plus grands émetteurs de CO2 de la planète (plus de 40% à eux deux).

Pour le Brésil, le degré d'engagement des pays en développement dépendra de cet accord.

«Ce que l'on va obtenir» à Durban «dépendra beaucoup de Kyoto», a déclaré Andre Correa do Lago, directeur de l'environnement du ministère des Affaires étrangères.

Le secrétaire général adjoint des Nations unies à la communication et à l'information, Kiyo Akasaka, s'est déclaré quant à lui «pessmiste» sur Durban, lundi à Rio.

«Les États-Unis sont hors protocole et le Canada ne respectera pas ses objectifs. Comment (ces pays) peuvent-ils être d'accord sur l'essence du protocole de Kyoto à Durban?» a déploré M. Akasaka lors du lancement d'une campagne pour mobiliser la société civile dans la perspective de la conférence de l'ONU sur le développement durable Rio+20, en juin 2012 à Rio.

«Je peux être très pessimiste sur Durban mais la société civile, les médias qui devraient faire pression ne le font pas. Je ne vois aucune pression du peule, des entreprises, des milieux académiques», a déploré Kiyo Akasaka.