Après trois ans et demi de bataille judiciaire, l'éditeur Écosociété a réglé à l'amiable la poursuite en diffamation que lui intentait le géant minier Barrick Gold.

Le livre au coeur du litige, Noir Canada, est retiré du marché, une décision «sérieuse et lourde», selon Anne-Marie Voisard, responsable des affaires juridiques de l'éditeur, mais qui permet de «mettre fin à la poursuite». Écosociété versera aussi une somme qui restera confidentielle. Noir Canada portait sur le rôle de l'industrie minière dans les conflits armés en Afrique et en particulier sur la place des sociétés canadiennes dans ce contexte. Il s'est vendu à 5000 exemplaires.

Dans un communiqué, Barrick «reconnaît que la thèse des auteurs et de plusieurs autres personnes est à l'effet que la présence de plusieurs ressources minérales, dont l'or, au Congo était un des principaux motifs à l'origine des conflits dans ce pays et que la présence de compagnies minières transnationales dans une région en guerre, tels les Grands Lacs africains, peut avoir des conséquences imprévues et sérieuses».

«Les auteurs reconnaissent que bien que ces questions aient été étudiées de façon approfondie par un groupe d'experts des Nations unies, en 2001-2002, ces experts n'ont fait aucune mention de Barrick.»