La Ville de Longueuil fait volte-face et abandonne un de ses plus vieux projets de construction routière, celui d'un boulevard de huit kilomètres entre Saint-Hubert et Saint-Bruno, a appris La Presse. Ce revirement de situation survient à la veille du début des consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) à ce sujet.

Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, devrait confirmer d'ici à la fin de la semaine qu'il annule les consultations environnementales.

La Ville l'a avisé hier qu'elle ne souhaitait plus aller de l'avant avec son projet de «boulevard Moïse-Vincent», dont elle estimait le coût à 90 millions de dollars.

Depuis les années 80, les administrations qui se sont succédé caressaient le rêve de cette grande artère «multifonctionnelle» à trois voies dans chaque direction, destinée à relier le boulevard Grande-Allée, à Saint-Hubert, et le boulevard Clairevue, à Saint-Bruno.

Une étude d'impact prévoyait que sa construction aurait des répercussions sur le niveau de bruit, le paysage, l'eau, les habitats forestiers et les milieux humides.

Selon nos sources, l'administration de la mairesse Caroline St-Hilaire souhaitait depuis un certain temps se débarrasser de ce projet. Selon elle, les vieux plans ne tenaient pas assez compte des transports collectifs et du développement durable. Ils étaient plutôt basés sur une vision «tout béton» qui ne semblait plus au goût du jour.

Des citoyens avaient déjà manifesté leur inquiétude à l'égard du projet, mais un document informatif publié par la Ville en 2005 soulignait qu'il était tout de même attendu par «plusieurs promoteurs, commerçants et industriels qui ont déjà montré leur intérêt pour développer des pôles d'activités le long du boulevard».