À moins que le Canada ne donne l'exemple en adoptant des mesures pour protéger l'espèce, le saumon Atlantique pourrait connaître le même sort que la morue, dont les stocks ont chuté de façon dévastatrice au large de l'île de Terre-Neuve, a prévenu une organisation internationale de conservation.

La Fédération du saumon Atlantique a exprimé son inquiétude face aux intentions des pêcheurs du Groenland quant à une possible reprise de la pêche commerciale, l'an prochain. Cette relance, la première en dix ans, irait à l'encontre des prévisions de scientifiques - selon lesquels le nombre de poissons est trop faible pour permettre toute capture.

Le «saumon de printemps» peut passer plusieurs hivers à se nourrir au large du Groenland, avant de retourner frayer dans les rivières de l'Amérique du Nord.

La fédération estime que le Canada devrait se montrer proactif dans la conservation de cette espèce, sans quoi il sera difficile de convaincre le Groenland de renoncer à une reprise de la pêche commerciale.

Le président du groupe, Bill Taylor, a expliqué que les pêcheurs du Groenland étaient irrités non seulement par les conclusions des scientifiques, mais également par le fait que plusieurs États, dont le Canada, capturent toujours un trop grand nombre de poissons.

M. Taylor a souligné l'importance, pour le Canada, de mettre en application sa propre politique en matière de captures.

Il a ajouté que des représentants de la fédération se rendraient début juin à Ilulissat, au Groenland, pour exprimer leurs inquiétudes à l'occasion de l'assemblée annuelle de l'Organisation pour la conservation du saumon de l'Atlantique nord (NASCO).

Le NASCO regroupe les pays où les espèces de poissons frayent ou migrent, notamment le Canada, les États-Unis et le Danemark, qui représente le Groenland.