Il est impossible selon la réglementation actuelle de construire 2500 logements dans l'île Charron, en face de Boucherville, conclut une analyse du département d'études urbaines de l'UQAM présentée ce matin par Florence Junca-Adenot, professeur à l'UQAM.

Cette étude milite pour une annexion du terrain au Parc national des îles de Boucherville, affirme la Coalition pour la protection de l'île Charron.

«Le zonage actuel adopté en 1998 permet un maximum de 640 unités d'habitation», a affirmé Mme Junca-Adeno.

Le promoteur immobilier Luc Poirier a acquis le terrain de 20 hectares en 2006 pour la somme de 6 millions. Mais le gouvernement l'a mis en réserve en 2007 afin de l'annexer au parc, après avoir reçu une pétition comptant 20 000 signatures.

Cette mise en réserve prend fin le 28 octobre prochain. Des négociations ont eu cours entre le gouvernement et le promoteur, sans succès jusqu'ici. M. Poirier a réclamé plus de 30 millions pour le terrain.

L'étude publiée ce matin montre plusieurs limitations qui sont de nature à faire baisser la valeur du terrain, selon Mme Junca-Adenot.

Les raccords au réseau d'égout, d'aqueduc et d'électricité coûteront cher à cause de l'éloignement du terrain du réseau existant. Des coûts qui seraient pris en charge par la collectivité. Au total, les infrastructures supplémentaires coûteraient 28 et 37 millions.

«Ces coûts justifient pleinement l'achat du terrain avec des fonds publics», affirme le directeur général de Nature-Québec, Christian Simard.

De plus, le terrain compte pour 4 à 6 hectares de milieux humides pour lesquels le promoteur devra obtenir une autorisation s'il veut les remblayer. «Le ministère de l'Environnement serait bien mal venu de donner ces autorisations après avoir posé tous ces gestes en vue de l'annexion du terrain au parc», a dit Mme Junca-Adenot. Sans remblayage, le nombre d'unité de logement devrait être réduit de moitié.

Les coûts de l'étude ont été défrayés par les programmes de soutien à l'action bénévole de trois députées de la Rive-Sud, Marie Malavoy, Monique Richard et Martine Ouellet.