Le Canada doit faire plus pour l'environnement, en particulier au sujet des changements climatiques, et doit prendre ses distances des États-Unis, estime le premier ministre Jean Charest.

M. Charest s'exprimait au lendemain du dévoilement du nouveau cabinet du premier ministre canadien Stephen Harper. Entre autres, M. Harper a reconduit dans ses fonctions le ministre de l'Environnement Peter Kent, un signe de continuité dans les politiques environnementales fort critiquées du gouvernement conservateur.

«Je continue de croire que le gouvernement fédéral doit aller plus loin sur la question des changements climatiques», a dit M. Charest hier lors d'un point de presse, en marge d'une allocution sur le thème de la biodiversité devant la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«Il n'est pas suffisant pour nous de dire: notre position c'est celle des États-Unis, a-t-il précisé. J'ai la conviction que le Canada doit absolument aller plus loin sur la question de l'environnement.»

«Un nouveau gouvernement est l'occasion de faire une remise à niveau, a dit M. Charest. Souhaitons que ce soit le cas.»

Dans son allocution, M. Charest a évoqué à deux reprises son travail au sein du cabinet du premier ministre conservateur Brian Mulroney, au début des années 90. «J'ai cité M. Mulroney parce que, à juste titre, sur la question de l'environnement, il était un précurseur», a affirmé M. Charest.

Devant les membres de la chambre de commerce, qui s'étaient déplacés pour l'occasion au Jardin botanique, M. Charest a rappelé le rôle que le Canada a joué au Sommet de la Terre à Rio en 1992. M. Charest faisait partie de la délégation canadienne, à titre de ministre de l'Environnement.

M. Charest a vanté le Plan Nord, le projet de développement des territoires québécois situés au nord du 49e parallèle, qui représentent les deux tiers de la superficie de la province.

«La monde entier a besoin de ressources naturelles, a-t-il dit. Plusieurs pays ont une préoccupation sur l'accès aux ressources naturelles. On veut un développement ordonné.»

M. Charest a réitéré qu'il comptait mettre 50% du territoire visé par le Plan Nord à l'abri du développement industriel, dont 12% qui seraient protégés comme parc national ou l'équivalent.

Jean Charest presse le gouvernement Harper d'annoncer au plus vite la décision de remplacer le pont Champlain. «La situation est assez simple, a-t-il dit. Nous avons un pont qui arrivera à la fin de sa vie utile dans 10 ans. J'espère que personne ne pense que la question aujourd'hui c'est: le remplacer ou pas! Il faut éviter l'incertitude. Les gens vont commencer à prendre leurs décisions sur où ils vont s'installer pour vivre ou travailler en fonction du pont. Il ne faut pas laisser cette incertitude s'installer.» À cet égard, M. Charest s'est réjoui de la nomination de Denis Lebel aux Transports.