Une vingtaine de militants de Greenpeace ont manifesté lundi dans le centre de Rio pour la suspension de la construction d'Angra III, dans la ville balnéaire d'Angra dos Reis, à 150 km de Rio, où se trouvent déjà les deux seules centrales nucléaires du Brésil.

Revêtus de combinaisons jaunes et portant des masques à gaz, les militants ont tiré des fusées de détresse qui ont couvert d'une fumée orange, «non toxique», selon Greenpeace, l'entrée de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES, publique) qui doit financer à hauteur de plus de 60% la construction d'Angra III. Le coût de celle-ci est officiellement évalué à neuf milliards de reais (quatre milliards d'euros).

Pris par surprise, les agents de sécurité de la BNDES, un immeuble de trente étages au coeur de Rio, ont fermé toutes les entrées du bâtiment, tandis que des membres de l'association de défense de l'environnement déroulaient des banderoles proclamant «Non au nucléaire !».

«La BNDES est le principal créancier d'Angra III. Elle la finance à hauteur de six milliards de reais (2,7 milliards euros). Nous demandons la suspension de ce prêt», a déclaré à l'AFP, Ricardo Baitelo, responsable de la campagne contre le nucléaire de Greenpeace qui a été relancée par l'accident de la centrale de Fukushima, au Japon.

Après 24 ans de polémique, les travaux de construction d'Angra III ont repris en juin 2010 et la centrale devrait être prête fin 2015.

Ensemble, les centrales d'Angra I (650 MW), d'Angra II (1.350 MW), déjà en service, et d'Angra III (1.400 MW) approvisionneront la ville de Rio.

«Le Brésil a les moyens de remplacer l'énergie nucléaire par des sources renouvelables plus sûres comme la biomasse et l'énergie éoliennne», a affirmé Ricardo Baitelo.

Au Brésil, 85% de l'électricité produite est d'origine hydroélectrique, mais ces ressources se feront plus rares à partir de 2020, avertissent les spécialistes.

L'énergie nucléaire représente actuellement moins de 5% des sources d'énergie du pays.