L'office météorologique britannique, le «Met office», demande aux anglais de faire des bulles de savon, parmi d'autres expériences, pour l'aider à mesurer le changement climatique.

L'étude, fort sérieuse, appelle les Anglais à suivre les bulles de savon pour détecter la direction et la force du vent, mais aussi à observer les traînées d'avions -qui ont un impact réchauffant sur le climat- et à rapporter leurs sensations de froid ou de chaleur.

Loin d'être anecdotiques, ces observations vont servir à confirmer ou non les calculs des ordinateurs du Met Office, qui tentent de caractériser les phénomènes à l'origine du changement climatique.

«Tous ces aspects sont très difficiles à mesurer et à analyser avec nos instruments standard, et ces nouvelles données vont nous en apprendre un peu plus», a expliqué Mark McCarthy, climatologue au Met Office.

«Par exemple, pour les traînées des avions, nous voulons savoir si les modèles climatiques sont capables de prévoir leur formation».

L'impact des traînées formées par les avions est mal cerné par les modèles informatiques. Le carburant brûlé par les avions forme de la vapeur d'eau, qui se condense sous l'effet du froid. Ces nuages empêchent les radiations du soleil qui chauffent la terre de repartir dans la haute atmosphère, ajoutant à l'effet de serre qui réchauffe la planète.

Les traînées se forment à haute altitude (10 000 km) lorsque la température est inférieure à 40 degrés, particulièrement lorsque l'atmosphère est humide.

L'étude demande aussi aux apprentis climatologues de noter s'ils ont chaud ou froid pour mieux comprendre comment le changement climatique nous affecte.

La perception de la température est en effet hautement subjective: un Finlandais résistera mieux qu'un espagnol à un temps glacial, et inversement la canicule de 2003 a été ressentie plus cruellement en France, moins préparée que les pays du sud aux fortes chaleurs.

Le scientifique en herbe rapportera ses observations et pourra envoyer ses photos sur un site dédié (www.opalexplorenature.org).

Le «Met» attend plusieurs milliers de réponses. 40 000 paquets comprenant des carnets d'observation ont été distribués dans les écoles et les associations.

L'appel au public est extrêmement répandu en Grande-Bretagne, aussi bien pour observer les oiseaux, les espèces de papillons ou d'insectes menacées que pour aider l'office météorologique dans ses relevés.