Prenez un gros bac vert roulant, réduisez-le par six avec de jolies courbes, des poignées un peu partout et une couleur dominante grise. Testez-le sans pitié en le jetant contre un mur et en le confiant à des citoyens cobayes pendant quelques jours. Assurez-vous que son plastique résiste à des froids arctiques de -60 degrés Celsius.

Voilà le nouveau bac «version améliorée et finale» que Montréal a présenté ce matin et que les résidants pourront utiliser à partir de 2012. On espère qu'il remplacera graduellement le sac de plastique, actuellement utilisé dans quatre arrondissements.

«Vous allez avoir du fun avec ça, a promis, guilleret, Alan De Sousa, vice-président du comité exécutif de Montréal et responsable de l'environnement. Il est plus fonctionnel, plus économique et plus durable. Certains pensent que ç'a été long, mais ça en a valu la peine.»

Facile à manipuler

Avec ses 67 litres de contenu, le nouveau bac ne se démarque pas particulièrement au chapitre du volume -son prédécesseur pouvait contenir 64 litres. C'est plutôt par son ergonomie et son look qu'il devrait séduire les Montréalais. Conçu sous la supervision de l'école de design de l'Université du Québec à Montréal, «il se prête à un ensemble de scénarios de préhension», explique André Desrosiers, designer et professeur.

De façon plus prosaïque, il a joint le geste à la parole et démontré aux journalistes qu'on pouvait tenir ce bac de plusieurs façons, même avec une seule main. De couleur grise, il est fermé par un couvercle vert pomme qui empêche les déchets de s'envoler au vent. Ses formes courbées augmentent la résistance de l'objet, conçu pour être «utilitaire et fonctionnel», précise M. Desrosiers.

Sa hauteur de 64 cm lui permet de se glisser sous les comptoirs («mais pas sous les éviers»), tandis que sa largeur de 41 cm permet de passer facilement les portes.

Globalement, on a voulu en faire un bac facile d'utilisation pour les résidants obligés de descendre des escaliers, qui ne pourraient porter de lourdes charges ou qui sont de petite taille.

«J'ai appris avec un certain étonnement qu'une personne sur huit, et une femme sur quatre, mesure moins de cinq pieds deux pouces, a précisé Alan De Sousa. On ne peut pas ignorer ça.»

Sacs sur la voie de garage

Le bac sera disponible à compter de 2012, alors qu'on prévoit en distribuer 480 000. D'une durée de vie théorique de sept ans, il coûte 11,13$ à fabriquer, une facture globale de 6,7 millions -incluant le développement- que la ville-centre va assumer.

Présenté comme un «complément d'outil que la Ville veut offrir», le nouveau bac sera offert en même temps que le grand bac roulant et, à moyen terme, que les sacs en plastique. Ceux-ci sont cependant en perte de vitesse : deux des arrondissements qui l'offrent, Verdun et Montréal-Nord, ont manifesté leur intention de s'en débarrasser. Dans Plateau-Mont-Royal et Ville-Marie, qui ont choisi le sac pour ne plus voir les déchets s'envoler au vent, «on espère que le nouveau bac représentera la solution idéale», explique Alain Leduc, conseiller en environnement à la Direction de l'environnement et du développement durable.