Un récent rapport indique que la nouvelle technologie permettant de récupérer les émissions de gaz à effet de serre sous la surface de la Terre ne sera pas effective si elle n'est pas liée à une imposition.

Une étude commandée par Environnement Canada révèle que la capture et l'entreposage de dioxyde de carbone requièrent une aide, sous forme d'imposition ou de politiques gouvernementales, dans le cas où une telle pratique devait être courante.

Ce constat pourrait refroidir l'enthousiasme des conservateurs, rébarbatifs aux impôts, pour la capture de gaz carbonique. Le pays s'était fait le champion de cette technologie afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire.

Le gouvernement conservateur avait blâmé l'ancien leader libéral Stéphane Dion lors des dernières élections fédérales, alors qu'il avait présenté un projet de taxe sur le carbone. L'étude révèle toutefois qu'une imposition sera nécessaire afin de permettre à la technologie d'être durable.

Le rapport indique également que des impôts et des politiques gouvernementales seront nécessaires pour mettre en place, à grande échelle et à long terme, la technologie de capture du dioxyde de carbone.

L'entreprise de consultants AECOM, basée à Calgary, a fourni le rapport à Environnement Canada en mai dernier.

La Presse Canadienne a obtenu une copie du rapport en vertu de la Loi d'accès à l'information.

Le document révèle également que plus de recherche et de développement doivent être effectués afin de réduire les coûts liés à la capture du gaz carbonique et avant de pouvoir engranger des profits grâce à cette technologie.

Ottawa et les provinces ont déjà investi environ 3 milliards $ au cours des dernières années dans la capture de dioxyde de carbone. Le gouvernement albertain s'est engagé à réaliser des projets de capture de carbone d'une valeur de 2 milliards $.

La Saskatchewan est le lieu d'un projet mené conjointement avec les États-Unis pour la capture du gaz de carbone. Les voisins du Sud ont par ailleurs démontré un fort intérêt pour cette technologie. Plus tôt cet automne, une délégation de sénateurs américains s'est rendue en Alberta et en Saskatchewan et a promis de mettre de l'avant des négociations liées à des projets de capture de ce gaz.

Le rapport souligne que la technologie n'est pas sans risque quant à de possibles fuites de dioxyde de carbone s'échappant des sols et s'élevant dans l'atmosphère. «Les inquiétudes sont principalement liées à de possibles fuites des entreposages du dioxyde de carbone, ce qui mènerait à des répercussions environnementales à long terme», révèle le rapport.

Un porte-parole d'Environnement Canada, Henry Lau, a déclaré, par courriel, que ces nouvelles informations ne reflétaient pas nécessairement le point de vue du gouvernement canadien.