La mobilisation contre le gaz de schiste a monté d'un cran, hier, quand 500 personnes se sont réunies à Mont-Saint-Hilaire pour entendre plusieurs appels à des actions concrètes contre le projet qu'appuie le gouvernement Charest.

Un citoyen de la région qui se dit «apolitique» a pressé les gens de réagir. «Ce gouvernement-là, il n'en a rien à cirer de nos pétitions, a-t-il dit. On a mis un fou au volant, il a les deux mains dessus. Si vous me dites qu'on va faire un sit-in chez Charest à Outremont, moi, j'y vais.»

Georges Beaulieu, un des organisateurs de la soirée, qui a manifesté contre le gaz de schiste il y a 10 jours à Montréal, a dit qu'il n'avait rien fait de tel «depuis McGill français en 1970».

«Il faut connaître le pouvoir que la mobilisation nous donne comme citoyens», a-t-il dit.

«Avec tout ce qu'on sait de ce qui se passe aux États-Unis, on nous embarque dans une affaire qui est dangereuse.»

Il a invité les citoyens présents à signer la pétition demandant «un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste, des études indépendantes et complètes ainsi qu'un débat national sur notre avenir énergétique».

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Michel Gilbert, a demandé au gouvernement d'agir avec «prudence». «Ne répétez pas les erreurs environnementales flagrantes qu'on découvre après 10 ans d'exploitation des gaz de schiste aux États-Unis.»

Louis Cornellier a créé avec une douzaine de citoyens le groupe Mobilisation gaz de schiste Mont-Saint-Hilaire/Beloeil, il y a un mois. «Ce qui nous a réunis, ce sont les dangers mal gérés de l'exploitation des gaz de schiste et la proximité un peu suspecte entre le gouvernement actuel et l'Association pétrolière et gazière du Québec», a-t-il indiqué.

Il ne croit pas que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement permettra de faire un débat éclairé.

«Le BAPE a mis 18 mois pour étudier quelque chose qu'on connaît, comme l'industrie porcine, alors que là, on a quatre mois pour une industrie nouvelle.»

De nombreux citoyens se sont succédé au micro, mais aussi des responsables locaux, dont Hubert Chamberland, président de l'organisme de bassin versant de la rivière Richelieu.

«On est face à de la manipulation, a-t-il dit. Ce qui m'inquiète? Comment on va traiter les rejets? Qui va payer pour ça? On n'a aucune donnée. Le temps n'est pas aux pétitions, le temps est à la mobilisation. On se fout de nous, on se fout d'organismes comme le nôtre qui sont censés s'occuper de ces choses-là avec des fonds publics.»

«Je me sens gouvernée comme dans le temps de Duplessis, a dit une citoyenne. On n'a rien à dire, et ils se promènent avec les entreprises comme dans le temps. Ça me met à l'envers.»