La Fédération québécoise des municipalités (FQM) réclame un débat public sur l'exploitation des gaz de schiste, qui suscite de nombreuses inquiétudes chez ses membres.

Le président de la FQM, Bernard Généreux, condamne le manque criant d'information et l'absence de législation pour encadrer ce nouveau type d'exploitation gazière.

«On risque de se retrouver avec une situation où on va de l'avant avec un type d'exploration et d'exploitation d'une ressource naturelle sans cadre législatif pour l'accompagner», déplore-t-il.

Il questionne la façon de faire du gouvernement Charest qui décide de lancer certains travaux liés à l'extraction du gaz, avant même de tenir un débat sur la question.

«L'acceptabilité sociale doit être à la base de tout projet qui implique les ressources naturelles», croit M. Généreux.

Le président de la FMQ déplore que certaines municipalités aient appris après coup que des travaux d'exploration, voire d'exploitation, avaient été effectués sur leur territoire.

Il ajoute qu'il y a «une absence d'information claire et objective sur les impacts que pourraient entraîner ce type d'exploitation».

Ce sont surtout les impacts environnementaux, découlant de l'exploitation des gaz de schiste, qui créent des inquiétudes.

Pour fragmenter les roches dans lesquelles se trouve le gaz, de grandes quantités d'eau et de sable sont propulsées dans le sol. La nappe phréatique pourrait donc être hypothéquée et contaminée, croit M. Généreux.

Le président de la FMQ affirme toutefois reconnaître le «potentiel économique indéniable» de ce nouveau type d'exploitation.

Il souhaite d'ailleurs que les municipalités y soient associées. La FMQ a réclamé une rencontre avec la ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau, pour déterminer de quelle manière le milieu municipal pourrait être impliqué dans ces nouveaux développements.

Les principaux territoires visés par les compagnies minières sont pour l'instant situés dans les régions longeant le fleuve Saint-Laurent.