De grandes quantités de débris en matière plastique flottent dans l'ouest de l'Atlantique nord, ont établi des chercheurs américains dont les travaux, conduits pendant deux décennies, ont été publiés jeudi.

Malgré une prise de conscience grandissante du problème de la pollution des océans par des déchets plastiques, il existe peu de données scientifiques pour mesurer l'ampleur de ce problème, soulignent ces océanographes dont l'étude paraît dans la revue américaine Science datée du 20 août.

Cette recherche sur les agrégats de débris plastiques comme des bouteilles et autres emballages dans l'Atlantique a été faite sur la base de données collectées pendant 22 ans par des étudiants.

L'équipe est formée de chercheurs du «Sea Education Association» (SEA), une organisation privée de recherche, du «Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), plus grand institut mondial privé d'études océanographiques à but non lucratif et de l'Université de Hawaii (UH).

Les auteurs de cette recherche ont récupéré plus de 64 000 morceaux de plastique en 6 100 lieux différents, qu'ils ont répertoriés annuellement.

La plus forte concentration de plastique a été observée dans une zone de l'Atlantique située à la hauteur d'Atlanta en Géorgie et s'étendant entre 22 et 38 degrés de latitude nord.

La concentration de déchets y est comparable à celle, bien connue, observée dans une zone du Pacifique et baptisée «The Great Pacific Garbage Patch» (la grande zone de détritus du Pacifique), notent ces chercheurs.

Découverte surprenante, la concentration de débris en plastique n'a pas augmenté durant les 22 années de l'étude, malgré le fait que les quantités de ces déchets sont nettement plus grandes, constatent ces chercheurs, ajoutant que le sort «des débris de plastique manquants» reste un mystère.

Pour Dean Paul Joyce du SEA, «cette recherche fournit une solide description scientifique de l'étendue actuelle de la pollution de l'océan par ces débris, pouvant être utilisée pour mieux gérer ce problème et y faire face».