Après deux ans à multiplier les rencontres pour rassurer les citoyens et les élus de la région de Dunham, le porte-parole de Pipe-lines Montréal, Guy Robitaille, laisse percer une pointe de frustration: «C'est le même réseau, on inverse simplement le flot. Prenez un tuyau d'arrosage et inversez l'eau, qu'est-ce qui arrive? Rien. Des gens disent qu'il y aurait de la surpression, c'est absolument faux. Il n'y aura pas de pression qui excède les pressions autorisées. Les gens du comité répètent que oui, je leur réponds non. Qu'est-ce que je peux dire de plus?»

Autre demi-vérité véhiculée par les opposants, selon M. Robitaille: le projet de Pipe-lines Montréal n'est pas Trailbreaker. Une nuance importante puisque les 13 millions investis par l'entreprise montréalaise n'ont rien à voir avec le mégaprojet albertain de 346 millions. «Mais c'est sûr que notre projet ne peut pas aller de l'avant sans le projet Trailbreaker», convient-il.

En ce qui concerne l'état des conduites, il assure que leur âge vénérable n'augmente en rien les risques de fuite. «Notre système de pipeline est en très bonne condition. Soixante ans, ça veut dire quoi, pour un pipeline? Il y a des bâtiments qui sont là depuis 300 ou 400 ans, et ils sont encore là parce qu'on les a entretenus. C'est ce qu'on fait avec nos pipelines. Non seulement on les entretient de façon volontaire, mais on est obligés de le faire.»

Plus globalement, l'entreprise assure que le mode de transport le plus sûr pour le pétrole demeure l'oléoduc. «C'est un système très simple, bien protégé, bien entretenu. Il est arrivé des incidents ici et là, mais c'est comme le transport aérien: malheureusement, il y a parfois un avion qui tombe. Est-ce qu'on cloue tous les avions au sol? On fait enquête pour que ça ne se reproduise plus.»