En combinant génétiquement deux microorganismes de sinistre réputation, les algues bleues et la bactérie E. coli, des chercheurs espèrent produire à moindre coût un composé proche du pétrole.

Les chercheurs de LS9, une compagnie de San Francisco spécialisée dans les biocarburants, ont isolé deux gènes spécifiques à certaines algues bleues connues pour leur capacité à synthétiser des alcanes - des hydrocarbures présents dans le pétrole et le gaz - à partir de matière organique et de lumière.

Ils ont ensuite injecté ces gènes dans une souche d'E. coli qui se développe bien en laboratoire et dans les réacteurs industriels. « Schématiquement, la matière organique - du sucre - rentre, et le carburant, prêt à l'usage, sort », explique Andreas Schirmer, le responsable du programme.

Son équipe n'a toutefois synthétisé jusqu'ici que 10 litres du nouveau biocarburant. Elle prévoit de le produire industriellement d'ici quelques années à 50 $ le baril, contre plus de 80 $ pour le pétrole brut aujourd'hui.

Autre avantage : contrairement aux biocarburants classiques, il est suffisamment semblable au pétrole pour être compatible avec les infrastructures de distribution existantes.