L'organisation écologiste Greenpeace a une nouvelle fois dénoncé vendredi, photos à l'appui, le bétonnage des côtes espagnoles, affirmant que le «saccage» du littoral se poursuit malgré la crise économique.

Entre 1987 et 2005, plus de 50 000 hectares d'espaces naturels le long des côtes espagnoles ont été transformés en urbanisations ou locaux commerciaux et cette «destruction» continue actuellement au rythme de 7,7 hectares par jour, selon un rapport publié vendredi.

«Le plus grave est que cette tendance se poursuit» et que le «saccage» des côtes espagnoles n'a pas été ralenti par la crise économique que traverse la pays, a déclaré le président de Greenpeace Espagne, Juan Lopez de Uralde.

Greenpeace accompagne ce nouveau rapport sur le bétonnage du littoral espagnol d'impressionnantes photos montrant l'urbanisation «massive» de nombreuses localités comme Marbella (sud) ou Benidorm (est), en les comparant à des vieux clichés noir et blanc de ces anciens villages de pêcheurs.

Selon Greenpeace, ce phénomène a été particulièrement sensible au cours de la dernière décennie en Andalousie (sud), dans la région de Valence (est) et en Cantabrie (nord) et s'est étendu à des localités auparavant relativement épargnées comme Murcie, Almeria ou Huelva.

L'avenir s'annonce sombre car les municipalités côtières prévoient toujours de construire des millions de logements, ainsi que de nouveaux hôtels ou ports de plaisance, selon Greenpeace, pour qui «le luxe véritable n'est pas un hôtel cinq étoiles mais une plage vierge».

L'organisation rappelle qu'un hôtel géant, El Algarrobico, construit illégalement en 2005-06 et resté vide sur une plage dans le parc naturel protégé de Cabo de Gata près d'Almeria (sud), est toujours debout malgré des decisions de justice ordonnant sa démolition.

Greenpeace réclame l'application et le renforcement des lois protégent le littoral espagnol et rappelle que ce bétonnage des côtes a entraîné une sérieuse dégradation de la qualité de l'eau dans les régions affectées.

Photo: AFP

Cette photo montre la même plage, mais en 1965.