Le creusage du seuil de la rivière des Mille-Îles, décrété d'urgence par Québec et exempté d'évaluation environnementale, affecte «un milieu extrêmement sensible avec beaucoup d'espèces vulnérables», selon un responsable du ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

«Compte tenu des enjeux qui justifient l'urgence, on essaie de faire en sorte que les travaux se réalisent le mieux possible, dit Jean-Philippe Détolle, adjoint au directeur régional du Ministère. On a monté une équipe de surveillance, incluant un biologiste, qui a la pouvoir d'arrêter les travaux en tout temps.»

Le ministère de l'Environnement a décrété ces travaux afin d'assurer l'approvisionnement en eau potable pour les aqueducs de la rive nord et d'une partie de Laval. Le niveau exceptionnellement bas de la rivière aussi tôt dans la saison faisait craindre le pire pour la fin de l'été, période d'étiage.

Selon M. Détolle, le secteur affecté, situé entre Deux-Montagnes et Laval-sur-le-Lac, en amont du pont ferroviaire, est un habitat fréquenté entre autres par l'alose savoureuse (désignée vulnérable), l'esturgeon jaune, le chevalier cuivré (désigné menacé) et la tortue géographique (désignée vulnérable).

En outre, en aval des travaux, il y a probablement des frayères. «Mais le frai est terminé, on a passé la période la plus sensible», dit M. Détolle. Pour cette raison, les pierres concassées utilisées sont lavées, afin de ne pas dégrader les frayères. «On a demandé qu'il n'y ait pas de matériau fin», dit-il.

Le projet comprend aussi la création d'une frayère artificielle avec le roc excavé. Cette frayère d'une superficie prévue de 10 000 mètres carrés représente un «gain» sur la situation actuelle, selon M. Détolle.