La Chine a nié lundi l'impact de ses barrages sur la sécheresse historique du Mékong, se disant elle même «victime» des conditions climatiques actuelles, lors d'un sommet en Thaïlande consacrée à la gestion du fleuve considéré comme le plus poissonneux au monde.

Laos, Thaïlande, Cambodge et Vietnam, tous riverains du Mékong, étaient réunis depuis dimanche avec une délégation pékinoise pour débattre des raisons d'une sécheresse historique et de l'impact des huit barrages construits ou en projet sur le territoire chinois.

«Les statistiques montrent que la sécheresse récente qui touche l'ensemble du bassin du bas-Mékong est liée au temps particulièrement sec, et le déclin du niveau d'eau du fleuve Mékong n'a rien à voir avec le développement hydroélectrique», a assuré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Song Tao.

«La Chine elle-même est victime de la sécheresse actuelle», a-t-il ajouté, répétant que les barrages pouvaient à la fois permettre de prévenir les inondations et d'augmenter les débits quand la situation l'exigeait.

La responsabilité des barrages chinois est notamment avancée par plusieurs organisations écologistes, mais n'a pas été scientifiquement établie. La Chine se dit elle-même confrontée à la pire sécheresse du siècle, avec 24 millions de personnes en manque d'eau potable dans le sud-ouest du pays.

Ce sommet, organisé à Hua Hin (sud de la Thaïlande), est le premier depuis la création de la Commission régionale du fleuve Mékong (MRC) en 1995. La Birmanie y était représentée en tant qu'observatrice.

La réunion a permis aussi d'évoquer les conséquences à plus long terme du réchauffement climatique.

«Le fleuve Mékong est menacé par de sérieux problèmes venant à la fois de l'utilisation non viable de l'eau et du changement climatique», a expliqué le premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva, affirmant que le fleuve ne «survivrait pas» à une mauvaise gestion de ses ressources.

Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours au Cambodge et de former un delta dans le sud du Vietnam.

Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes dans les quatre pays membres dépendent du fleuve pour leur transport, leur alimentation et leurs activités économiques.