La situation du Pô, contaminé par une marée noire après un sabotage dans une ex-raffinerie, s'est «grandement améliorée» et est «sous contrôle», a affirmé vendredi le chef de la protection civile italienne, Guido Bertolaso.

«La situation s'est grandement améliorée. Nous avons poursuivi la surveillance toute la nuit et nous avons pu vérifier qu'il n'arrive quasiment plus de pétrole du Lambro (l'affluent du Pô où le pétrole avait été déversé, ndlr)», a affirmé M. Bertolaso.

La nappe de pétrole est donc «sous contrôle», «et maintenant il va falloir récupérer tout le pétrole qui a été par chance bien contenu par la barrière mise en place au niveau de l'île Serafini» sur le Pô, près de Crémone (nord), a-t-il expliqué.

En outre, «pour le moment, il ne semble pas» que les nappes phréatiques aient été contaminées par la marée noire.

Enfin «pour ce qui concerne le delta du Pô (classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, ndlr), où se trouve l'écosystème le plus fragile, nous sommes pour le moment sereins en raison de tout ce qui a pu être fait en amont», a-t-il dit.

Jeudi, M. Bertolaso avait déjà affirmé que la plus grande partie de la nappe devrait être résorbée d'ici à vendredi soir.

Des milliers de mètres cubes de pétrole ont été déversés mardi dans le Lambro, près de Monza au nord de Milan (Lombardie). La nappe est descendue jusqu'à la région de Piacenza, où elle a pollué le Pô.

C'est un acte de malveillance qui est à l'origine de la catastrophe: les vannes du dépôt de l'ancienne raffinerie Lombardi Petroli à Villasanta, près de Monza, ont été ouvertes par quelqu'un qui connaissait visiblement les lieux.

La raffinerie quasiment à l'abandon, qui devait être réhabilitée dans le cadre d'une opération immobilière, n'aurait normalement pas dû abriter de telles quantités de pétrole sans une surveillance adaptée.

La ministre de l'Environnement Stefania Prestigiacomo a annoncé vendredi avoir ordonné une «enquête interne» afin de déterminer dans quelles conditions la raffinerie avait pu obtenir son déclassement comme «installation à risque» selon les critères de la directive Seveso.