Le Japon doit cesser de chasser la baleine sous peine de se voir traîner devant les tribunaux internationaux, a averti vendredi le Premier ministre australien Kevin Rudd, à la veille d'une visite du chef de la diplomatie nippone en Australie.

M. Rudd a assuré que Canberra allait «travailler avec les Japonais afin de ramener, par la voie de la négociation, le nombre de leurs prises à zéro».

«Si nous n'obtenons pas cet accord par la voie diplomatique, laissez-moi vous dire que nous saisirons la Cour internationale de justice», a-t-il cependant averti, lors d'un entretien sur Channel 7.

Cet ultimatum survient à la veille d'une visite du ministre japonais des Affaires étrangères, Katsuya Okada. L'Australie entretient des liens économiques étroits avec Tokyo, son premier marché d'exportation avec des ventes qui ont atteint 49 milliards USD pour l'année achevée juin 2009.

Le Premier ministre australien a précisé que son pays disposait de preuves en images sur l'expédition annuelle des baleiniers nippons en Antarctique. Ceux-ci utilisent une faille juridique du moratoire sur la chasse commerciale à la baleine de 1986 pour continuer à tuer les cétacés.

Les environnementalistes australiens et néo-zélandais harcèlent depuis plusieurs années les baleiniers japonais lors de leur campagne de pêche annuelle en Antarctique. Les militants affirment avoir ainsi sauvé la vie de centaines de baleines.

Une série d'incidents les ont récemment opposés.

Le 6 janvier, un bateau ultra-rapide des militants écologistes, l'Ady Gil, a coulé après une collision avec un des navires de la flotte nippone.

Début février, les écologistes australiens ont accusé des Japonais d'avoir intentionnellement abordé l'un de leur bateaux. Selon l'association écologiste Sea Sheperd, le baleinier japonais, le Yushin Maru No.3, est entré en collision avec le navire écologiste Bob Barker au large du Cap Denley, dans les eaux australiennes de l'Antarctique, faisant une entaille d'un mètre au dessus de la ligne de flottaison.

Tokyo accuse en retour les pays occidentaux de ne pas tenir compte de ses «traditions culturelles».