Les autorités chinoises, qui ont déjà déplacé près de 1,3 million de personnes pour construire le pharaonique barrage des Trois-Gorges, projettent d'en déplacer 300 000 de plus, a affirmé jeudi le China Daily.

Les autorités locales veulent en effet construire «une ceinture écologique», ou «zone tampon» autour de l'immense réservoir créé en amont du barrage hydroélectrique, construit sur le fleuve Yangtze dans la province du Hubei (centre), afin de réduire la pollution des eaux par les riverains, a indiqué un responsable. Le réservoir s'étend du Hubei à la vaste municipalité de Chongqing (sud-ouest).

«Des gens devront aussi quitter la zone pour éviter certains risques géographiques, comme les glissements de terrain» qu'un ouvrage de cette ampleur peut provoquer avec les changements de niveau des eaux du barrage.

Les médias officiels avaient par le passé affirmé qu'au moins 1,4 million de personnes avaient été contraintes de quitter leurs foyers pour laisser la place au barrage le plus important du monde, dont la construction avait été entamée en 1993, tandis que quatre autres millions de personnes allaient être «encouragées» à faire de même d'ici à 2020.

Mais selon un bilan des autorités locales cité il y a deux semaines par l'agence officielle Chine Nouvelle, au total 1,35 million de personnes et 1 500 entreprises devaient être chassées de leurs terres par le barrage - dont 1,28 million de personnes déjà relogées ailleurs.

Large de 2 309 mètres, doté de 26 groupes turbo-alternateurs en 2008, cet ouvrage de 185 mètres de haut a créé une retenue d'eau d'une capacité de 39,3 milliards de mètres cubes.

Six autres unités souterraines sont en construction, dont les premières devraient entrer en service en 2011.

L'ouvrage a été particulièrement critiqué pour son coût écologique et humain.