Le président américain Barack Obama a estimé mercredi «justifiée» la déception née du résultat de la conférence de Copenhague sur le climat, tout en se disant satisfait d'avoir contribué à empêcher un échec complet, dans un entretien à une télévision américaine.

«Je pense que les gens ont raison d'être déçus par le résultat de Copenhague. Ce que j'ai dit en substance, c'est que plutôt que d'assister à un effondrement total (des négociations) à Copenhague, où rien n'aurait été accompli (...) au moins nous avons tenu bon et n'avons pas trop reculé», a déclaré M. Obama à la chaîne publique PBS.

La conférence sur le climat organisée pendant deux semaines dans la capitale danoise a accouché vendredi dernier d'un accord non contraignant, laissant sceptiques de nombreux observateurs sur la possibilité de limiter le réchauffement planétaire à des niveaux considérés comme acceptables.

«Les scientifiques disent que nous devons réduire de façon importante les émissions (de gaz à effet de serre) dans les 40 prochaines années. Rien dans l'accord de Copenhague n'assure que cela aura lieu», a concédé M. Obama, qui avait alors parlé d'un texte «significatif» et «sans précédent» bien qu'«insuffisant».

Revenant sur le déroulement du sommet des dirigeants en clôture de la conférence, auquel il a participé vendredi, le président a raconté qu'«à un moment, nous étions au bord d'un effondrement total, le Premier ministre indien était en route vers l'aéroport, les représentants chinois avaient de facto cessé de négocier, tout le monde hurlait. Ceux qui ont gardé leur sang-froid ont pris le dessus».

«Nous avons au moins réussi à nous mettre d'accord sur des objectifs d'émissions non contraignants pour tous les pays, pas seulement les Etats-Unis, pas seulement l'Europe, mais aussi la Chine et l'Inde, qui vont devenir les plus gros émetteurs» de polluants, a plaidé le président.

Enchaînant sur les enjeux intérieurs, M. Obama a affirmé: «ma principale responsabilité ici est de convaincre les Américains que (la lutte contre le réchauffement) va être le moteur de notre croissance économique pour que nous passions à la pointe des énergies propres».

Après l'adoption par la Chambre des représentants d'un texte de loi sur les énergies propres et la limitation des gaz à effet de serre, le Sénat doit à son tour s'atteler à la confection de son propre texte, mais cette législation ne sera pas examinée avant le premier trimestre 2010 à la chambre haute du Congrès américain, où son succès semble loin d'être assuré.

Une telle loi permettra selon le président de «créer des métiers qui ne peuvent pas être délocalisés à l'étranger, réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole étranger (...) et aussi de résoudre le problème du climat», a-t-il conclu.