Le Parti québécois (PQ) se dit très déçu des efforts déployés par la communauté internationale au sommet sur le climat de Copenhague, au Danemark.

L'Accord de Copenhague, texte de compromis, ne comprend pas d'engagement précis en matière de réduction des émissions des gaz à effets de serre (GES).

L'objectif principal est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà duquel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les scientifiques.

Le porte-parole en matière de développement durable et d'environnement de l'opposition officielle, Scott Mckay, a indiqué, dimanche, que l'accord n'est ni ambitieux, ni contraignant et qu'il ne fait pas l'unanimité des nations.

Il soutient que le Canada n'a pas joué un rôle majeur dans les négociations, alors que le premier ministre Stephen Harper n'a même pas été invité par le président américain Barack Obama lors des rencontres restreintes entre dirigeants.

Une source au Bureau du premier ministre du Canada a tenu à défendre le gouvernement, précisant que ce n'est pas M. Obama qui n'avait pas invité M. Harper aux rencontres restreintes, mais bien les Danois.

«Ce que nous avons vu à Copenhague, c'est que M. Harper, qui parlait au nom des Canadiens et des Québécois a contribué à l'échec des négociations, a indiqué M. McKay en entrevue à La Presse Canadienne. Le Canada est un joueur important au niveau des émissions de GES. C'est un des endroits où ils augmentent très rapidement dans le monde. Si le gouvernement canadien avait eu de bonnes intentions, il aurait pu jouer un rôle important dans les négociations, ce qu'il n'a pas fait.»

Le député de L'Assomption estime également que le premier ministre québécois Jean Charest n'a pas fait bonne figure à Copenhague.

Il croit que le premier ministre a démontré que le Québec n'a pas de pouvoir de négociation en matière d'environnement à l'échelle mondiale.

«M. Charest tente de faire croire aux Québécois que même si nous ne sommes pas une nation souveraine, nous pouvons avoir un impact sur les grandes négociations internationales, a-t-il expliqué. Cependant, à Copenhague, nous avons pu constater que ce n'est pas le cas puisque le Québec n'a pas eu sa place autour des grandes négociations avec les autres nations souveraines.»

Pour le député de L'Assomption, la nation québécoise doit posséder sa pleine souveraineté pour être en mesure de prendre part à des événements comme le sommet de Copenhague.

«M. Charest a levé le ton contre le premier ministre canadien devant les médias québécois et canadiens, déclaré M. McKay. Cependant, M. Charest n'a aucunement manifesté ses positions devant des délégués internationaux. Si les Québécois désirent que la nation québécoise soit entendue autour de la table à l'occasion des négociations sur le climat, il va falloir qu'elle récupère sa pleine souveraineté.»

M. McKay croit aussi que M. Charest n'avait pas à dresser un bilan «positif» de sa mission alors que les négociations entraient dans une phase critique et que toutes les parties cherchaient une voie pour conclure un accord.

Il pense que le premier ministre aurait pu attendre que les négociations soient terminées avant de publier un communiqué pour vanter ses actions.

Selon le député péquiste, la présence de M. Charest à Copenhague servait davantage à l'éloigner de la controverse suscitée par les récentes allégations de collusion et de corruption dans l'industrie de la construction.

«Ce dossier a créé beaucoup de controverse au Québec et nous espérons qu'elle va se maintenir, a souhaité M. McKay. La présence de M. Charest à Copenhague lui a seulement permis de s'accrocher à un dossier qui est plus populaire que le refus de déclencher une enquête publique dans l'industrie de la construction.»