Au terme d'une semaine de travaux, la Conférence climat de Copenhague est désormais saisie d'un premier projet d'accord pour une riposte ambitieuse au réchauffement que réclameront samedi des dizaines de milliers de manifestants à Copenhague.

Selon la police danoise, qui a mobilisé la moitié de ses effectifs pendant la durée des travaux, au moins 50 000 personnes sont attendues au défilé qui partira du centre-ville pour rallier le Bella Center, site de la conférence, tandis que les quelque 500 ONG qui appellent à manifester escomptent jusqu'à 80 000 participants.

Le premier texte officiel mis sur la table vendredi, qui servira désormais de base aux discussions et sera encore âprement négocié entre ministres, puis chefs d'État le 18 décembre, prévoit de limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 1,5°C ou 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels - sans trancher entre les deux options.

Le texte, dont l'AFP a obtenu copie, émane du groupe de travail placé sous l'égide de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, dirigé par le Maltais Michael Zammit Cutajar.

Il stipule que «Les parties doivent coopérer pour éviter un changement climatique dangereux (...) en reconnaissant que la hausse de la température moyenne globale par rapport aux niveaux pré-industriels ne doit pas dépasser (2°C) (1,5°C)».

«Le texte a de nombreuses lacunes, il met en lumière les désaccords mais montre aussi clairement qu'un accord est possible», a réagi Kim Carstensen, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Mais les États-Unis ont contesté la partie - cruciale - du document qui porte sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, jugeant qu'il n'impliquait pas suffisamment les grands pays en développement.

«En de nombreux points le texte est constructif (...) mais les États-Unis ne considèrent pas la section concernant l'atténuation comme une base de négociation», a estimé Todd Stern, envoyé spécial pour le climat.

«Si nous parlons de contenir le réchauffement en-dessous de 2°C (...) on ne peut pas réellement discuter tant que les principaux pays en développement ne s'apprêtent pas à jouer un vrai rôle».

À l'initiative des petits États insulaires, particulièrement menacés par la hausse du niveau des océans, une centaine de pays en développement militent pour une limite à 1,5°C.

«Ce que nous négocions ici c'est notre survie», précise Antonio Lima, son homologue du Cap Vert. Mais une étude du service météorologique britannique publiée cette semaine estime «virtuellement impossible»