L'ambiance est tendue dans le Bella Center : le logo bleu et blanc de la conférence de Copenhague sur le climat --une planète faite de fils entrelacés-- a failli provoquer mercredi un incident diplomatique.

La Chine a estimé que ce logo était inadapté dans la mesure où il mentionne «COP 15» --la 15e conférence des parties sous la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCC)-- mais pas le Protocole de Kyoto, qui fixe des engagements contraignants pour les pays développés.

«Ce logo ne me met pas à l'aise», a déclaré Su Wei, représentant de la délégation chinoise, au cours de la séance plénière.

«Cela donne l'impression que le Protocole de Kyoto n'existe pas, ou qu'il a disparu. Nous devrions nous pencher avec attention sur ce point», a-t-il ajouté, émettant le souhait que les «prochains logos» soient dessinés avec plus d'attention.

Conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en 2005, le protocole impose aux pays industrialisés (à l'exception des Etats-Unis-Unis qui ne l'ont jamais ratifié) une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les pays en développement, Chine et Inde en tête, y sont très attachés car ce texte marque une «paroi étanche» entre les pays du nord, qui ont une responsabilité «historique» dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère, et le reste de la planète.

Pour le Maltais Michael Zammit Cutajar, qui préside l'un des deux groupes de travail de la conférence, cet incident illustre la «nervosité» qui règne dans le centre de conférence.

«Il y a beaucoup de nervosité. Les gens sont dans un état d'esprit où de petits symboles, de petits signaux, peuvent être mis en avant et devenir des questions majeures», a-t-il déclaré à l'AFP.

L'une des questions centrales de la conférence de Copenhague (7-18 décembre) est de savoir si une deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto doit être conclue ou si un nouveau traité incluant les Etats-Unis doit être créé.