La police danoise qui anticipe des débordements en marge de la conférence climat de l'ONU, à partir de lundi à Copenhague, a mobilisé plus de la moitié de ses effectifs et même prévu un centre de détention spécial pour les fauteurs de troubles.

«Nous avons envisagé toutes sortes d'éventualités, y compris les pires car nous nous attendons à des débordements de la part de manifestants enclins à chercher la violence», a expliqué le chef des opérations Mogens Lauridsen à l'AFP.

«Nous ne tolèrerons pas les casseurs», a-t-il prévenu.

Le Parlement danois a voté une enveloppe spéciale de 620 millions de couronnes (83,22 millions d'euros) à la police pour l'événement, qui constitue déjà «la plus lourde tâche que la police ait jamais eu à assumer dans son histoire contemporaine», souligne M. Lauridsen.

Outre 30.000 personnes (délégués, médias, ONG), une centaine de chefs d'Etat sont attendus d'ici au 18 décembre dans la capitale danoise.

Déjà 6.000 hommes - sur 11.000 au total - sont sur le pied de guerre et pourront être renforcés jusqu'à 85% des effectifs totaux.

Un camp de détention provisoire, installé dans un entrepôt chauffé à quelque 5 km en dehors de la capitale, pourra accueillir ejusqu'à 350 personnes à la fois, pour une garde à vue de six à douze heures et jusqu'à 1.000 par jour.

Quelque 150 policiers et juristes siègeront en permanence dans ce centre, afin d'effectuer un premier tri des manifestants interpellés.

Ceux qui seront déférés devant la justice encoureront jusqu'à 40 jours de prison et des amendes aggravées. Car le Danemark a renforcé sa législation contre les casseurs à l'approche de l'événement et augmenté les peines.

Les autorités policières ont également envoyé 3.000 lettres à des particuliers résidant aux abords du Bella Center, siège de la conférence ou à proximité de points sensibles: hôtels des grandes délégations, Parlement, Hôtel de Ville...

«La police nous demande de la contacter si on observe un invidividu ou une voiture suspecte», indique Lars Dueholn, un avocat qui habite à moins de 50 m du Bella Center, en spécifiant qu'il ne touche rien pour ce coup de main.

«Moi ce que je crains le plus, ce sont les casseurs qui brûleraient nos voitures. Mais la police est surtout préoccupée de la sécurité du centre», regrette-t-il.