Coup de théâtre à trois jours de la conférence sur le climat: Barack Obama a fait savoir vendredi qu'il se rendrait finalement à Copenhague pour la dernière journée du sommet, afin de participer aux ultimes négociations avec les autres dirigeants mondiaux.

«Le président (Obama) estime que le rôle d'entraînement des Etats-Unis sera sans doute plus efficace s'il participe à la fin du sommet de Copenhague le 18 décembre plutôt que le 9 décembre» comme il l'avait d'abord prévu, a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un communiqué.

«Il reste des questions importantes qui doivent être négociées pour parvenir à un accord, mais cette décision illustre l'engagement du président (Obama) à faire tout ce qu'il peut pour aboutir à un résultat positif», a insisté M. Gibbs.

Selon lui, M. Obama, qui avait été critiqué après avoir annoncé sa présence pour le seul 9 décembre, a modifié ses projets suite à ses discussions avec d'autres dirigeants et en constatant des progrès dans les discussions destinées à aboutir à un accord sur le climat.

Le président français Nicolas Sarkozy, qui «s'était entretenu de ce sujet avec le président Obama au début de la semaine», a immédiatement accueilli cette annonce «avec beaucoup de satisfaction», jugeant que cette décision «témoigne de l'importance accordée par les Etats-Unis au succès de cette conférence sur le climat».

Fin novembre, M. Sarkozy avait vertement critiqué l'absence de M. Obama à la fin de la conférence. «On ne peut pas ramener les affaires du monde à la présence d'un seul chef d'Etat», avait lancé le président français, estimant que «le moment décisif, c'est les 17 et 18 décembre».

Plus de 100 chefs d'Etat ou de gouvernement ont déjà confirmé leur participation à la conférence de Copenhague (7 au 18 décembre).

Autre démonstration de bonne volonté, les Etats-Unis se sont dits prêts à payer «leur juste part» du plan d'aide annuelle de 10 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique, plan qui devrait être adopté à Copenhague.

La Grande-Bretagne et la France avaient appelé la semaine dernière à la création de ce fonds de soutien.

«Un consensus est en train de se former pour considérer qu'un des éléments centraux d'un accord à Copenhague devrait être la mobilisation de 10 milliards de dollars par an d'ici 2012» au profit des pays en développement, a déclaré M. Gibbs. «Les Etats-Unis paieront leur juste part de ce montant», a-t-il dit.

M. Gibbs a précisé que M. Obama avait discuté de l'état des négociations avec M. Sarkozy mais aussi avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, le Premier ministre australien Kevin Rudd et la chancelière allemande Angela Merkel.

L'aide aux pays en développement est considérée comme un élément crucial dans la recherche d'un accord à Copenhague, les pays en développement hésitant à accepter des objectifs contraignants de lutte contre le réchauffement, dont ils rejettent la responsabilité historique sur les pays riches.

M. Obama a suscité une embellie dans le processus conduisant à Copenhague en annonçant le 25 novembre un objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre américaines de 17% d'ici à 2020 par rapport à 2005.

Les autres grands Etats pollueurs ont également annoncé depuis des objectifs chiffrés: le 26 novembre, la Chine a dit vouloir baisser son «intensité carbonique» (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45% d'ici 2020 par rapport à 2005, tandis que l'Inde a annoncé jeudi une baisse comprise entre 20% et 25%.