Jean Charest se réjouit de la décision de Stephen Harper de prendre part au sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique le mois prochain, même s'il semble croire que son homologue fédéral se contentera de s'aligner sur la position américaine, sans assumer son leadership.

«J'applaudis la décision de M. Harper. C'est une décision qui s'imposait», a déclaré le premier ministre à Lyon, où il poursuivait vendredi une visite en France entreprise le matin même à Paris.

Mais à l'évidence, M. Charest n'espère pas grand-chose du premier ministre canadien, qui pourrait se contenter d'épouser les positions de Barack Obama.

«C'est insuffisant», dit le premier ministre québécois. D'autant plus que le président américain risque d'arriver dans la capitale danoise les mains vides. Cette semaine, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils entendaient réduire leurs émissions de 17 pour cent d'ici 2020 par rapport à 2005. Cela ne représente que sept pour cent par rapport à 1990, l'année de référence retenue par l'ONU, alors que le Québec s'engagera sur un objectif de 20 pour cent.

«C'est le président américain qui donnera le ton de la conférence, mais une fois ce constat fait, si on veut des résultats, il faut faire preuve de leadership», juge Jean Charest.

«Nous croyons, nous, Québécois, que nous devons faire preuve de leadership et nous croyons que cela est vrai pour le Canada», a-t-il poursuivi.

Le premier ministre québécois, qui a assisté vendredi matin à Paris à la signature de quatre ententes de reconnaissance des diplômes dans le secteur de la santé, passe tout le week-end à Lyon, où il inaugurera dimanche une nouvelle édition des entretiens universitaires Jacques Cartier.

Le début de son séjour lyonnais a été dominé par les questions environnementales. Le premier ministre s'est rendu à la Cité de l'environnement de Lyon, un vaste immeuble à bureau à «énergie positive», qui produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. Il y a rencontré des dirigeants d'entreprises du secteur du développement durable.

Jean Charest était accompagné par Jean-Jack Queyranne, le président de la région Rhône-Alpes, avec laquelle le Québec entretient des liens de coopération très étroits. Comme le Québec, la région Rhône-Alpes demandera à Copenhague que soit reconnu le rôle des Etats fédérés et des régions dans la lutte aux changements climatiques.