Les émissions mondiales de CO2 liées à l'utilisation d'énergies fossiles ont bondi de 29% entre 2000 et 2008, en dépit d'un léger ralentissement l'an dernier en raison de la crise, indique une étude publiée mardi dans Nature Geoscience.

Les émissions mondiales de CO2 liées à l'utilisation d'énergies fossiles ont bondi de 29% entre 2000 et 2008, en dépit d'un léger ralentissement l'an dernier en raison de la crise, indique une étude publiée mardi dans Nature Geoscience.

Depuis 1990, date de référence du protocole de Kyoto, les émissions ont progressé de 41%, selon cette étude publiée à trois semaines de la réunion de Copenhague qui vise à trouver un accord mondial pour la période post-2012 afin d'enrayer le réchauffement climatique en cours.

Ces chiffres se situent sur une trajectoire proche du scénario le plus sombre dressé par le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC), qui estime que la température moyenne de la planète pourrait grimper de +1,8 et +4°C d'ici à la fin du siècle.

En 2008, la crise économique a eu un impact «limité mais discernable» sur les émissions mondiales de CO2 liées à l'utilisation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), précise l'étude menée par le Global Carbon Project (GCP), qui rassemble plus de 30 spécialistes du climat.

Entre 2007 et 2008, la hausse des émissions s'est élevée à 2%, en léger retrait par rapport une hausse annuelle moyenne de 3,6% depuis le début de la décennie.

Cet impact de la crise économique devrait se faire sentir de manière plus nette sur l'année 2009 durant laquelle les émissions devraient baisser pour retrouver leurs niveaux de 2007, avant de reprendre leur progression en 2010.

Autre enseignement central de cette étude: la modification du rôle de «puits de carbone» joué par les océans et les forêts, moins efficaces pour stocker le CO2.

Au cours des 50 dernières années, la proportion des émissions de CO2 qui demeurent dans l'atmosphère, et renforcent donc l'effet de serre à l'origine du réchauffement climatique, est probablement passée de 40 à 45%, selon l'étude.

«C'est inquiétant», a souligné Pep Canadell, directeur exécutif du GCP. «Cela montre la vulnérabilité au changement climatique de ces puits naturels qui sont moins efficaces dans leur rôle de «nettoyeur» de la pollution carbone d'origine humaine», a-t-il expliqué.