Soixante-cinq éléphants et 30 rhinocéros ont été tués depuis le début de l'année par des braconniers au Zimbabwe, selon un responsable des parcs nationaux de ce pays qui met en cause un groupe de «gangsters internationaux».

«De janvier à octobre de cette année, nous avons perdu 65 éléphants du fait du braconnage», a indiqué lundi à la presse le directeur d'exploitation de la direction des Parcs nationaux et de la vie sauvage au Zimbabwe, Vitalis Chadenga. «Dans la même période nous avons perdu 24 rhinocéros noirs et six rhinocéros blancs», a-t-il ajouté. «Il est exact que nous avons constaté une escalade du braconnage à travers le pays, particulièrement dans les domaines privés», a déclaré M. Chadenga, sans préciser le nombre d'animaux braconnés l'année précédente.

Le rhinocéros noir fait partie des espèces en danger répertoriées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la survie des rhinocéros blanc est également menacée.

Le responsable des parcs nationaux a mis en cause «un groupe de gangsters internationaux qui trouvent des braconniers dans cette région du monde pour leur fournir de l'ivoire». «C'est un problème majeur», a-t-il estimé.

«Dans la même période, nous avons arrêté 2.500 braconniers et 10 d'entre eux ont été tués», a-t-il encore indiqué.

Le Zimbabwe compte environ 100.000 éléphants, une population en hausse ces dernières années, selon M. Chadenga. Le commerce privé international des défenses y est interdit.

Le pays possède un stock de 26 tonnes d'ivoire et de quatre tonnes de cornes de rhinocéros. Il a vendu l'an dernier quatre tonnes d'ivoire à des acheteurs japonais et chinois pour 487.162 dollars (380.268 euros). Les cornes de rhinocéros blancs ou noirs sont très recherchées en Asie, en raison de leurs vertus aphrodisiaques supposées ou pour servir d'ornement.

Pendant la même période la Namibie, le Botswana et l'Afrique du Sud ont vendu un total de 102 tonnes de défenses.

Quelque 312.000 éléphants vivent dans ces quatre pays d'Afrique australe dont les stocks d'ivoire proviennent des décès naturels ou des abattages opérés pour garder la population sous contrôle.