Les scientifiques de la Commission internationale pour la conservation du thon de l'Atlantique (ICCAT) appuient l'interdiction mondiale de la commercialisation du thon rouge et, donc de la pêche, ont assuré jeudi Greenpeace et WWF.

Contactée par l'AFP, l'ICCAT, dont le siège est en Espagne, n'était pas en mesure de confirmer immédiatement cette information.

Selon un communiqué commun de Greenpeace et de WWF, les scientifiques de l'ICCAT «ont estimé que l'actuelle capacité de reproduction du thon rouge se situe à moins de 15% de ce qu'elle était avant le début de la pêche, ce qui signifie que l'espèce remplit les critères de l'Annexe I» de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

L'Annexe I de la Convention signifie une interdiction totale du commerce international.

Les scientifiques de l'ICCAT, qui se sont réunis du 21 au 23 octobre à Madrid, ont estimé que l'interdiction de commercialisation du thon rouge jusqu'en 2019 était «le seul moyen» d'assurer le renouvellement d'un stock suffisant pour que l'espèce ne soit plus considérée comme en voie d'extinction.

La prise de position officielle de l'ICCAT est très attendue par les associations de défense de l'environnement qui réclament, comme la Commission européenne l'interdiction de la commercialisation du thon rouge.

Certains pays européens, comme la France et l'Espagne, comptent également sur l'avis des scientifiques pour proposer des mesures moins drastiques.

La Commission européenne a proposé début septembre aux pays de l'UE de soutenir une interdiction mondiale du commerce du thon rouge, ce qui de facto suspendrait la pêche de ce poisson, capturé pour l'essentiel en Méditerranée et dans le Golfe du Mexique.

Si les pays concernés par la pêche au thon dans le monde, qui se réunissent chaque année au sein de l'ICCAT prennent d'eux-mêmes des décisions drastiques pour protéger l'espèce (ou si les données scientifiques à venir montrent que les stocks s'améliorent), l'UE pourrait renoncer à demander l'interdiction du négoce en mars 2010 lors de la prochaine assemblée du CITES.

La prochaine réunion de l'ICCAT est prévue en novembre à Recife (Brésil).