Le président français Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi à Culoz la mise en place en France dès 2010 d'une «taxe carbone» sur la consommation de gaz, de pétrole et de charbon, afin de lutter contre le réchauffement climatique.

La nouvelle taxe ne s'appliquera pas à la consommation d'électricité qui, en France, est très majoritairement d'origine nucléaire. «Il est temps de créer une fiscalité écologique. La France doit renforcer les prélèvements qui pèsent sur les activités polluantes et alléger d'autant les impôts sur la production et le travail», a déclaré le président français lors d'un déplacement dans le département de l'Ain.

Le but de la taxe est de «modifier durablement» les comportements des ménages français, a dit Nicolas Sarkozy.

Le président français Nicolas Sarkozy a aussi déclaré jeudi qu'il se battrait pour une «taxe carbone aux frontières», distincte de celle mise en place au plan national, et visant à protéger l'UE des produits de pays ne respectant «aucune règle» sociale et environnementale.

«Je vais parler très clair à nos partenaires européens: je n'accepterai pas un système où (...) nous imposons à nos entreprises des contraintes pour l'équilibre environnemental de la planète, et où on devrait continuer à importer en Europe des produits fabriqués dans des pays qui ne respectent aucune des règles que nous imposons en France», a déclaré M. Sarkozy.

«Je me battrai donc (...) pour obtenir la création en Europe d'une taxe carbone aux frontières, taxe qui frappera les produits importés de pays qui ne respectent aucune règle environnementale et pas davantage en matière sociale», a-t-il ajouté.

«Je n'ai rien contre les produits qui viennent de Chine ou d'ailleurs, mais je dis que la concurrence avec nos amis chinois se fera sur des bases loyales et pas sur des bases déloyales», a-t-il ajouté.

Le principe d'une taxe carbone extérieure européenne a été avancé en 2008 par la France, mais le sujet est loin de faire l'unanimité parmi les 27. L'Allemagne, le Danemark et la Suède, qui préside actuellement l'UE, y sont notamment opposés. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a mis en garde la semaine dernière contre tout «protectionnisme» environnemental.

«Ca n'a rien à voir avec le protectionnisme, ça a tout à voir avec la concurrence loyale», a poursuivi M. Sarkozy.

«Les États-Unis, grand pays libéral, ont voté au mois de juillet à la chambre des représentant une taxe carbone à leurs frontières; je ne vois pas pourquoi ce que font les États-Unis, l'Europe ne le ferait pas», a-t-il souligné.

Ce sera en outre «la meilleure arme contre les délocalisations et contre la désindustrialisation de la France», a-t-il ajouté.