Des habitants d'une ville du sud-est de la Chine ont attaqué des policiers et retenu en otages des fonctionnaires locaux pour protester contre la pollution en provenance d'une usine de traitement des eaux, ont indiqué des villageois et des médias chinois.

La police a dû intervenir afin de secourir deux responsables locaux retenus dans la ville de Quanzhou sur la province côtière de Fujian, ont déclaré des habitants à l'AFP. Selon eux, depuis des années l'usine de traitement des eaux dégage une mauvaise odeur et ils la soupçonnent de polluer l'environnement.

«L'eau est polluée à cause de l'usine. Le gouvernement veut couvrir l'affaire», a déclaré une employée d'un restaurant local, qui a seulement donné son nom Wang.

Ces deux dernières semaines, la tension est montée, aboutissant à l'attaque de l'usine par des habitants.

«Après qu'un responsable eut frappé une femme, les habitants ont retenu en otages deux responsables et des milliers de personnes se sont rassemblées ces derniers jours», a dit à l'AFP un ouvrier d'un chantier naval voisin.

Selon l'homme, qui a refusé de donner son nom, près de 2000 policiers sont venus porter secours aux responsables.

D'autres témoins joints par téléphone ont confirmé les faits.

La municipalité de Quanzhou n'était pas joignable.

Le journal Straits Metropolitan News, basé dans la capitale du Fujian Fuzhou et citant les autorités locales, a affirmé que seulement 200 personnes avaient participé aux émeutes, profitant «de la situation pour provoquer des troubles, endommager et casser des équipements».

Des «délinquants» ont frappé deux policiers, blessant gravement l'un d'eux, a ajouté le quotidien.

Deux incidents similaires avaient éclaté en août, au Shaanxi (nord) et dans le Hunan (centre), avec des manifestations violentes d'habitants vivant près de fonderies polluantes.

Des milliers d'enfants avaient présenté des taux anormalement élevés de plomb.