Le Québec devra accentuer ses efforts d'efficacité énergétique s'il veut devenir le leader mondial de l'énergie propre et renouvelable, prévient le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard.

Faisant écho à l'ambitieux objectif fixé par le premier ministre Jean Charest, M. Béchard a affirmé samedi que les Québécois doivent améliorer leurs comportements au chapitre de l'économie d'énergie pour y arriver.

En marge du conseil général du Parti libéral du Québec à Laval, il a indiqué que trop de Québécois ont la perception bien ancrée que l'énergie électrique est abondante, ce qui contribue à son gaspillage.

«Ca repose pas juste sur le gouvernement, ça repose sur l'ensemble des Québécois. Si chacun des Québécois comprend que chaque fois qu'au sauve un kilowatt, personnellement, on enrichit le Québec, parce que c'est un kilowatt qui coûte rien à produire et qu'on peut exporter aux Etats-Unis», a-t-il expliqué.

Vendredi, dans son discours d'ouverture du rassemblement de militants, Jean Charest les a invités à réfléchir sur les moyens à mettre en oeuvre pour que le Québec réalise son «destin» et devienne la première puissance mondiale d'énergie renouvelable.

M. Béchard estime que le Québec se retrouve déjà en bonne position pour concrétiser ce rêve, s'il respecte ses cibles de réduction de consommation d'énergie.

«C'est clair que, quand on regarde les secteurs où on peut faire mieux et plus, je suis le premier à le dire, au niveau de l'efficacité énergétique, faut mettre plus de pression», a-t-il affirmé, plaidant pour des initiatives davantage coordonnées entre l'Agence d'efficacité énergétique et les distributeurs que son Hydro-Québec et Gaz métro.

Récemment, le Réseau des ingénieurs du Québec a lancé un signal d'alarme, affirmant que le Québec atteindra seulement 10 pour cent de son objectif d'efficacité énergétique en 2010.

Le ministre Béchard estime pour sa part qu'il est toujours possible de respecter les objectifs de diminution de consommation d'électricité de 11 térawatts/heure, de 350 millions de mètre cube de gaz naturel et de 10 pour cent des produits pétroliers d'ici 2015.

«Les mesures vont prendre leur plein effet en 2011, 2012 et 2013», a-t-il dit, cherchant à se faire rassurant.

En avril 2008, il avait lancé en grandes pompes ces cibles d'efficacité énergétique, affirmant que la diminution prévue de consommation d'électricité correspondrait à la production annuelle de Manic 5 et que les économies annuelles atteindraient 2,5 milliards $.

Par ailleurs, M. Béchard a soutenu que l'intronisation de Jean Charest au panthéon libéral des grands bâtisseurs, aux côtés de prédécesseurs tels que Robert Bourassa et Jean Lesage, était parfaitement méritée.

Selon lui, les projets hydroélectriques de la Romaine, sur le Côte-Nord, et Eastmain-Rupert, près de la baie James, justifient que M. Charest ait été présenté aux militants comme un grand bâtisseur.

«On ne bâtit pas des barrages en un mois. Quand on regarde ce qu'il a fait au cours des dernières années, cela a pris de la vision, cela a pris du courage et Jean Charest est parmi les grands bâtisseurs».

Dans le cadre du conseil général, le secrétaire général du Conseil mondial de l'Energie, Cristoph Frei, a affirmé devant les militants libéraux que le Québec figure parmi les meneurs au niveau mondial en matière d'énergie renouvelable.

Questionné par les journalistes, le spécialiste a toutefois refusé de commenter le point de vue du gouvernement Charest, qui souhaite convaincre les Etats-Unis de placer l'hydroélectricité dans la catégorie des énergies propres.