La Conférence mondiale de l'Océan, première réunion du genre visant à sensibiliser le monde sur l'impact du réchauffement climatique sur les mers, a débuté lundi en Indonésie.

Quelque 1500 participants (représentants de 70 États, de l'ONU, des ONG et des médias) sont attendus jusqu'à vendredi à la World Ocean Conference (WOC) organisée par le gouvernement indonésien à Manado, capitale du nord de l'île de Sulawesi (Célèbes).

Cette réunion, qui se tient à un niveau ministériel, devrait se conclure par la proclamation d'une déclaration, dite de Manado, appelant à la prise en compte des océans dans les négociations du sommet de Copenhague.

Ce sommet, prévu en décembre, doit déboucher sur la signature d'un accord international sur la réduction des gaz à effet de serre, chargé de prendre le relais du protocole de Kyoto, dont les premiers engagements expirent en 2012.

«Il est clair que nos précieuses ressources maritimes sont de plus en plus menacées et que le réchauffement climatique va accélérer leur destruction en de nombreux endroits du globe», a déclaré le ministre indonésien des Affaires maritimes et de la Pêche, Freddy Numeri, à l'ouverture de la réunion.

«Des mesures urgentes d'adaptation et de compensation sont nécessaires, pour sauver non seulement les ressources maritimes mais aussi les communautés qui vivent sur les rivages», a-t-il ajouté.

Les mers et océans représentent près de 71% de la surface du globe et environ un dixième des humains vivent à moins de dix km des côtes, selon les estimations.

En 2007, le Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) avait misé sur une hausse de 59 cm au maximum du niveau de la mer d'ici 2100 en ne prenant en compte que l'expansion naturelle du volume des eaux océaniques due à leur réchauffement, sans intégrer la fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland.

Selon plusieurs études récentes, l'océan serait en outre en train de perdre une partie de sa capacité d'absorption de CO2, essentielle pour la planète.

La montée du niveau de la mer devrait entraîner de graves conséquences pour certains États insulaires, comme les Maldives, et dans les grands deltas, notamment en Asie.

L'Indonésie, plus grand archipel du monde, pourrait ainsi perdre plusieurs centaines de ses 17.000 îles, a récemment estimé la Banque asiatique de développement (ADB).

Parmi les sujets examinés à Manado figure également la nécessité pour la pêche de s'adapter au changement climatique qui a déjà commencé à bouleverser la répartition des espèces marines.

En marge de la WOC, sera réuni le 15 mai un sommet du Triangle de corail, une région d'une superficie de 5,7 millions de km2 partagée par six pays (Philippines, Malaisie, Indonésie, Timor, Papouasie-Nouvelle-Guinée et îles Salomon), surnommée «l'Amazone des mers» parce qu'elle concentre la plus forte diversité d'espèces marines au monde.