Les premiers bacs-sacs arriveront plus tard que prévu sur les trottoirs de Montréal. La période d'essai qui devait avoir lieu pendant l'hiver dans trois arrondissements de la Ville est retardée. Le prototype destiné à remplacer le traditionnel bac de recyclage a besoin d'être corrigé.

Certains éléments du contenant de recyclage conçu par le designer industriel Claude Mauffette seront revus pour en améliorer la résistance aux rigueurs de l'hiver. Sa poignée sera produite dans une résine de plastique plus solide. Son culot sera renforcé. Son couvercle sera modifié pour en assurer une meilleure étanchéité et éviter que les matières recyclables ne s'envolent au vent.

 

«Nous aurons quelques mois de retard sur l'échéancier prévu», a confirmé hier à La Presse Valérie De Gagné, porte-parole de la Ville. Une première version du bac-sac aurait déjà dû être produite à près de 3000 exemplaires afin d'être testée ce printemps dans autant de foyers de Montréal, dont dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Puisque le moule original du bac-sac devra être modifié, il semble peu probable que cette distribution puisse avoir lieu avant le début du mois de juin.

«Nous développons un produit complètement nouveau. C'est normal qu'il y ait des ajustements à faire», a expliqué Alan DeSousa, responsable du développement durable à la Ville de Montréal. Le communiqué de presse de la Ville de Montréal en septembre 2008 annonçait que la distribution des bacs-sacs à grande échelle aurait lieu avant la fin de l'année 2009. «C'est encore possible, mais on ne s'en tiendra pas à un échéancier à tout prix. Nous préférons prendre notre temps pour développer un bon produit», a affirmé M. De Sousa.

Le retard ne compromet pas le projet, insiste de son côté Valérie De Gagné. «Nous allons aller de l'avant, mais il faut respecter les étapes.» Le nouveau modèle du bac-sac devra être soumis à des tests de résistance au-dessous de zéro et pourrait faire l'objet de modifications additionnelles au vu et au su des résultats des essais sur le terrain.

Selon l'hebdomadaire Le Plateau qui a rapporté la nouvelle dans sa dernière livraison, ces modifications entraîneront une hausse de 300 000 à 400 000$ du budget associé au bac-sac. La Ville n'a pas confirmé ces données.

Le passage au bac-sac doit permettre d'améliorer le taux de matières recyclées à Montréal et d'atteindre la cible de 60% fixée par le gouvernement dans sa Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. D'une capacité de 70 litres - soit près de 7 litres de plus que le bac traditionnel -, le sac promet d'être plus facile à utiliser. Les matières n'auront plus à être séparées, mais seront ramassées pêle-mêle. La propreté des rues de Montréal devrait aussi y gagner: le sac sera refermable afin d'empêcher que les papiers, cartons et autres objets ne s'en échappent.