Les plans de relance adoptés par les gouvernements face à la crise économique négligent encore trop les investissements écologiques, a estimé mardi Greenpeace à Pékin.

«En ce moment, nous avons beaucoup de plans de relance en raison de la crise économique, beaucoup d'activités subventionnées par les Etats (...), mais il y a des mauvaises réponses, comme celle d'investir dans des industries consommatrices ou celle de stimuler la consommation uniquement dans le seul but de stimuler la consommation», a dit Gerd Liepold, directeur de Greenpeace International, lors d'une rencontre avec la presse à Pékin.

Le numéro un de Greenpeace a donné l'exemple de son pays, l'Allemagne, qui accorde une prime à la casse pour les acheteurs de nouvelles voitures.

«On vend cela comme un plan de relance écologique», a-t-il ironisé, s'inquiétant également de la poursuite des subventions aux «industries polluantes et à celles qui émettent des gaz à effet de serre».

«Si les gros titres sont dominés par la crise économique, il ne faut pas oublier que nous sommes au milieu d'une crise climatique», a également affirmé M. Liepold.

De plus, a-t-il expliqué, les investissements dans les énergies propres ou les mesures pour plus d'efficacité energétique permettent de créer des emplois plus rapidement.

Guruswamy Ananthapadmanabhan, directeur du programme international de Greenpeace, a estimé qu'en Grande-Bretagne «on peut considérer que moins de 0,8% du plan de relance ira vers des investissements écologiques».

Dans le cas de la Chine, l'un des principaux pollueurs de la planète, Gerd Liepold a estimé que si le plan de relance présentait des «signaux positifs en terme d'investissements écologiques», il n'était pas «assez détaillé pour savoir à quel point il est écologique».

L'association écologiste a aussi fait part de ses inquiétudes au sujet du sommet du G20 des pays développés et émergents qui doit se tenir jeudi à Londres.

«Cette semaine (...), les dirigeant du G20 vont se réunir à Londres pour discuter de la crise économique et peut-être de la crise climatique», a relevé G. Ananthapadmanabhan.

«Nous avons appris qu'il y a des pressions très fortes pour enlever toute référence au climat dans la déclaration finale qui sortira du sommet», a-t-il indiqué, dénonçant «une politique de l'autruche».

En février, l'ONU avait réclamé un «New Deal écologique mondial» pour surmonter la triple crise financière, énergétique et alimentaire, que les pays du G20 financeraient en y consacrant 1% au moins de leur PIB sur les deux prochaines années.

«Le G20 devrait considérer ces propositions lors de son prochain rendez-vous à Londres en avril», avait estimé le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) dans une étude publiée à l'époque.