Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, entend harmoniser la politique canadienne en la matière avec celle des États-Unis de Barack Obama, afin de développer une approche nord-américaine intégrée pour lutter contre les gaz à effet de serre.

 «L'élection du président Obama nous offre une belle occasion comme pays de travailler conjointement sur les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi sur les polluants dans l'air et dans l'eau, a souligné le ministre Prentice, en marge de son passage devant le comité de l'environnement de la Chambre des communes. Ce sont des problèmes communs, qui outrepassent les frontières.»

«Ça ne veut pas dire que nous aurons sur tous les points les mêmes règlements et les mêmes objectifs», a-t-il toutefois tempéré.

Le cadre réglementaire canadien visant à contraindre les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre n'est toujours pas adopté. Et en cette période de récession, les exigences imposées à l'industrie pourraient être retardées.

«Il faut faire attention dans les circonstances économiques actuelles de ne pas ajouter des coûts supplémentaires aux entreprises qui luttent pour maintenir des emplois et survivre, a dit le ministre Prentice. Notre approche doit être mesurée pour ce qui est de la réglementation.»

Le critique du Parti libéral en matière d'environnement, David McGuinty, s'est insurgé en constatant que le ministre canadien «attendait que le président Obama lui dise quoi faire».

«Pendant trois ans, ils ont été collés sur les républicains de George W. Bush en environnement, a lancé M. McGuinty. Maintenant le ministre essaie de tout couvrir en se cachant derrière Obama. Le Canada est un pays souverain. Ils doivent nous dire pourquoi ils n'ont rien fait pendant trois ans.»

Le Canada n'aura pas de cadre réglementaire avant au moins deux ans, s'il doit attendre que le président Obama finalise son plan, estime le député libéral.

Le critique en environnement du Bloc québécois, Bernard Bigras, craint pour sa part que le Canada tente de tirer profit de la vente aux Américains du pétrole provenant des controversés sables bitumineux, en demandant des crédits d'énergie propre sous prétexte que ce combustible fossile est moins polluant que le charbon largement utilisé aux États-Unis.