Un regroupement d'organismes environnementaux demande au gouvernement fédéral de combler le déficit de financement de ses infrastructures routières en fournissant à Montréal les moyens de mettre en oeuvre son Plan de transport de 2,5 milliards de dollars.

Selon des études réalisées en 2004 et 2006 pour le compte de la Ville de Montréal, que La Presse a obtenues, le gouvernement fédéral retire en taxes diverses versées par les automobilistes au moins 240 millions de plus, par année, que les sommes investies dans les infrastructures routières qui sont sous sa responsabilité (ponts Champlain et Mercier, par exemple) dans la métropole.

 

À la veille du dépôt du prochain budget fédéral, qui devrait représenter «le programme d'investissements publics le plus important en une génération», une coalition ad hoc, qui inclut Greenpeace, Équiterre et la Fondation David Suzuki, recommande que ce «déficit» de financement des infrastructures soit compensé par des investissements annuels de 250 millions par année dans le métro, les trains de banlieue, les tramways et les autobus express prévus pour les 10 prochaines années.

La coalition, qui compte parmi ses membres des organismes comme Transports 2000 Québec et Communauto, prend ainsi ses distances face aux choix de l'administration du maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui a soumis à Ottawa une liste de projets d'infrastructures qui totalisent près de 1,2 milliard lors de consultations prébudgétaires.

«Nous n'avons évidemment rien contre des projets de parcs ou de pistes cyclables ni contre le Quartier des spectacles, explique Daniel Bouchard, du Conseil régional de l'environnement de Montréal. Mais au moment où les gouvernements souhaitent investir des milliards pour relancer l'économie, nous pensons que les projets devraient être choisis en fonction de leur capacité de répondre aux défis qui nous attendent dès qu'on sortira de la crise.»

«Dans son Plan de transport, dit M. Bouchard, Montréal, comme plusieurs autres grandes villes du monde, a opté pour l'amélioration de ses réseaux de transports en commun parce qu'ils sont moins polluants et moins énergivores que l'automobile.»

Retombées économiques

Par ailleurs, la coalition estime que le financement des projets prévus au Plan de transport, adopté l'été dernier par l'administration Tremblay, «est la solution la plus efficace pour stimuler l'économie montréalaise, tout en contribuant à l'atteinte des objectifs de Kyoto».

M. Bouchard rappelle que, en 2004, une étude commandée par la chambre de commerce du Montréal métropolitain a démontré que les investissements dans les transports collectifs génèrent plus de retombées économiques et créent plus d'emplois ici que les dépenses liées à l'utilisation de l'automobile.

Pour sa part, le responsable des finances et des infrastructures au comité exécutif de Montréal, M. Sammy Forcillo, a affirmé que l'administration Tremblay accueillerait avec enthousiasme la promesse d'investissements massifs du gouvernement fédéral dans les réseaux de transports en commun.

Lorsque La Presse a fait remarquer que les projets majeurs prévus dans le Plan de transport ne figuraient pas dans la liste présentée à Ottawa par le maire Tremblay, M. Forcillo a tenu à préciser que les projets de transport totalisant 172 millions sont inscrits sur cette liste.

Il a aussi rappelé que la Ville prévoit des investissements importants dans un tramway au centre-ville et un autobus express dans l'est de la ville, comme l'indique le plan d'immobilisations 2009-2011 adopté par le conseil municipal en décembre dernier.