La végétation et les plantes peuvent mettre jusqu'à deux ans après une année particulièrement chaude avant de retrouver leur capacité à absorber le dioxyde de carbone, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

Des scientifiques américains ont fait ce constat sur la base d'une expérience conduite sur des parcelles de 2,4 mètres de long, 1,2 mètre de large et 1,80 mètre de profondeur prélevées sur des prairies du centre de l'Oklahoma (sud des États-Unis).

Ces écosystèmes miniatures ont été transférés pour quatre ans dans quatre laboratoires de la taille d'un conteneur où la luminosité, la température et les précipitations pouvaient être contrôlés, tout comme les émissions de CO2.

Deux des quatre laboratoires étaient programmés pour reproduire les conditions prévalant sur le site où les sols avaient été prélevés; ces conditions avaient été préalablement observées durant une période de sept ans.

Les deux autres chambres ont été exposées à une hausse de 4°C de la température durant la deuxième année de l'expérience.

Durant l'année anormalement chaude et l'année suivante, les deux parcelles ont absorbé trois fois moins de CO2 que celles exposées à une température normale, ont constaté Jay Arnone et ses collègues du Desert Research Institute situé à Reno, dans le Nevada.

La végétation constitue un important «puits» de carbone, qui fonctionne grâce la photosynthèse, responsable de la croissance des plantes, et grâce aux micro-organismes qui retiennent le carbone dans le sol lors de la décomposition de la matière organique.

L'élévation retenue de 4°C de la température correspond à la limite supérieure des estimations de réchauffement moyen à la surface de la Terre d'ici la fin du siècle par le panel d'experts de l'ONU sur le climat (GIEC).

Si cette élévation est progressive, les plantes pourraient mettre en place des mécanismes d'adaptation. Mais les auteurs ont voulu montrer par l'expérience l'effet de vagues de chaleur plus soudaines.

Selon les prévisions des experts du GIEC, le réchauffement climatique devrait se traduire par une multiplication des années chaudes et des épisodes de canicule.

Si les plantes et les sols absorbent moins de carbone, davantage de CO2 sera rejeté dans l'atmosphère, contribuant à l'effet de serre et accélérant le réchauffement.