Une étude récente révèle que les raffineries canadiennes sous-estiment les émissions de gaz à effet de serre et les produits chimiques cancérigènes.

Selon cette étude, basée sur une nouvelle méthode de dépistage des émissions fugitives des équipements d'une raffinerie en Alberta non identifiée, les émissions de benzène sont jusqu'à 18 fois supérieures à ce qui avait été prévu, soit un total de 40 tonnes par an. Celles de méthane, le sont neuf fois plus, représentant 2400 tonnes par an.

L'étude de M. Chambers a analysé les évacuations de méthane, benzène et d'autres hydrocarbures, provenant de fuites des équipements et des évents.

Même si la qualité de l'air autour de la raffinerie respecte les normes gouvernementales, Allan Chambers, l'auteur de l'étude, estime que n'importe quelle réduction de telles émissions vaut la peine d'être faite.

«Tout ce que l'on peut faire pour réduire les émissions dans l'air est une bonne chose», a déclaré Allan Chambers, qui a rédigé l'étude pour l'organisme de recherche Alberta Research Council.

Selon lui, les résultats de ses travaux sont vraisemblablement le mêmes pour les autres raffineries à travers le Canada.

«On pourrait considérer cette raffinerie comme assez typique», a-t-il dit, avant d'ajouter que les autres raffineries en Amérique du Nord émettaient probablement davantage de gaz à effet de serre qu'elles ne le croient.

Les raffineries paient également très cher pour de telles fuites. Selon les calculs de M. Chambers, la raffinerie sur laquelle a porté son étude perd environ 3,1 millions $ par année.

De plus, si elle réparait toutes les fuites de ses équipements, cette raffinerie réduirait de cinq pour cent ses émissions totales de méthane, selon l'auteur.

M. Chambers a utilisé un laser pour mesurer les émissions réelles de la raffinerie en question. Le laser avait été installé dans la direction du vent par rapport à l'usine, le viseur pointant vers la cheminée par laquelle la fumée était évacuée, de façon à mesurer les émissions de gaz.

Le laser, connu sous le nom de laser d'absorption différentielle, ou LAD, est couramment utilisé en Europe. Allan Chambers croit que l'absence de cette technologie en Amérique du Nord est attribuable au fait que peu de sociétés en produisent et que les gouvernements n'en exigent pas l'utilisation.