En environnement, on dit souvent que chaque petit geste compte. Mais, au quotidien, les posons-nous vraiment, ces fameux gestes? Une nouvelle enquête de Statistique Canada, qui n'avait pas été réalisée depuis 12 ans, permet de constater la naissance d'un plus grand souci de l'environnement ces dernières années. Mais certains comportements polluants demeurent fortement ancrés dans les habitudes de vie. Morceaux choisis de ces tendances.

Chaque goutte d'eau compte

La proportion des ménages qui utilisent des toilettes économisant l'eau a triplé au Québec entre 1992 et 2006, passant de 9 % à 27 % — ce qui inclut ceux qui modifient le volume du réservoir en y déposant une bouteille ou une brique. Plus de la moitié des Québécois ont maintenant une douche plus chiche en eau, mais l'étude ne dit pas s'ils restent plus longtemps sous l'eau... Fait intéressant, ce sont les habitants de domiciles qui n'ont pas de compteurs d'eau qui sont les plus enclins à adopter des mesures de conservation de la ressource. Ceux qui payent selon l'utilisation sont un peu plus laxistes. Probablement parce que l'eau ne coûte rien comparé à d'autres pays occidentaux.

Un éclairage nouveau

Les percées technologiques en matière d'éclairage plus écologique se reflètent dans l'explosion de l'utilisation des ampoules fluorescentes compactes (AFC). La part des ménages canadiens qui ont au moins une AFC est passée de 19 % à 56 % entre 1994 et 2006. Le faible coût de l'hydroélectricité québécoise explique sûrement le fait que le Québec arrive au dernier rang des provinces québécoises à ce chapitre (46 %). Montréal et Québec occupent même le fond de la cave des villes canadiennes, avec des taux de 41 % et 45 %. Pour l'ensemble des 27 villes recensées, la moyenne est de 53 %.

Programme-moi ça

Plusieurs ont compris qu'un thermostat programmable est avantageux pour économiser sur la facture d'électricité. La proportion de domiciles québécois qui en sont dotés est passée de 10 % à 32 % (moyenne canadienne : 40 %), entre 1994 et 2006. Une donnée laisse cependant perplexe : environ un ménage sur cinq n'avait pas programmé leur thermostat... Évidemment, ceux qui ont programmé sont plus nombreux à baisser la température de 2 ºC ou 3 ºC avant d'aller dormir que ceux qui ne l'ont pas fait ou n'ont pas de thermostat programmable, 68 % contre 46 %.

Du compost?

Savez-vous composter? Non? Vous n'êtes pas les seuls. Seulement 13 % des Québécois le font (moyenne canadienne : 27 %). Québec (8 %) arrive au dernier rang des villes canadiennes. Ici, la clé n'est pas la sensibilisation, mais la réglementation. L'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont toutes deux élaboré des politiques interdisant la mise en décharge et l'incinération des matières organiques. Entre 1992 et 2006, le taux est passé de 17 % à 91 % sur l'Île et de 19 % à 69 % en Nouvelle-Écosse.

Déchets dangereux, on fait quoi?

Les citoyens sont encore souvent dans le noir en ce qui concerne la disposition des déchets domestiques dangereux (DDD). La peinture a beau être le DDD le plus souvent retourné au fournisseur ou déposé dans un centre de récupération homologué, 38 % de ceux qui avaient des restants de peinture dont ils comptaient se débarrasser ne savaient qu'en faire. Pour ce qui est des médicaments, 39 % des Canadiens les jettent encore aux ordures, dans les toilettes ou aux égouts. Ceux-ci peuvent être retournés — sans frais — dans les pharmacies. Pire encore, les appareils électroniques (portables, cellulaires, lecteurs portatifs, etc.) : 16 % les jettent aux ordures et 35 % ne savent qu'en faire. Un manque d'information, peut-être ?

Un Saint-Laurent en bouteille, SVP !

Même si l'eau du robinet est souvent d'une qualité irréprochable, près d'un tiers des Canadiens ne boivent que de l'eau embouteillée. Les résidants de Gatineau (38 %), Québec (31 %) et Montréal (30 %) y contribuent grandement. Il s'agit d'une pratique discutable sur le plan environnemental. Au Québec, seulement quatre bouteilles (non consignées) sur dix prennent le chemin de la récupération et du recyclage. Mais même ceux qui boivent l'eau municipale se méfient : la moitié utilisent un système de traitement.

SAQ : payer pour les sacs

À compter du mardi 2 septembre, il faudra payer entre 5 ¢ et 15 ¢ pour ses sacs à la SAQ. La Société amorce ainsi sa deuxième phase de retrait des sacs à usage unique, qui disparaîtront complètement en janvier 2009. Histoire de marquer le coup, la SAQ offrira un sac réutilisable gratuit avec tout achat le 1er septembre (les succursales sont ouvertes sauf celles dans les centres commerciaux). La phase de sensibilisation des derniers mois a permis de réduire de 15 % l'usage des sacs de plastique et de 20 % celui des sacs en papier. L'initiative permettra de retirer plus de 80 millions du nombre de sacs en circulation, soit 4 % de l'ensemble des sacs à usage unique au Québec. La SAQ espère ainsi provoquer un mouvement dans le commerce de détail.